Dans une grande cour sablonneuse, quatre personnes âgées d’environ trente ans discutent à l’ombre. A côté, un homme ayant un badge au cou parle au téléphone. Quelques bruits amplifiés par l’écho proviennent un peu partout des salles. Mais en cet après-midi de dimanche, ce ne sont pas des élèves et leur maître qui occupent les salles de classe de l’école Martyrs de Thiaroye-Gare. Mais bien les différents membres des trois bureaux de vote des corps militaires et paramilitaires inscrits dans le département de Pikine.
Cependant, tout comme au premier jour du vote (samedi), ce n’est pas le grand rush dans ce centre. Seulement 26 personnes sur les 408 inscrits ont voté pendant la première journée au bureau n° 3. Hier, à 16 h 30mn, le même nombre figurait encore sur la liste des votants. Une faible affluence que tente de justifier le responsable du bureau : ‘’Les militaires sont mobiles. Certains peuvent être en mission à l’intérieur ou à l’extérieur du pays’’. L’homme habillé d’un pantalon de couleur brun jaunâtre et d’une chemise rouge rayée ne se prive pas de faire une petite comparaison de cette consultation électorale aux autres élections. ‘’Lors des législatives, ils (militaires et paramilitaires) sont venus massivement y prendre part. Déjà à 8h, quand nous avions ouvert le bureau, il y avait une queue devant la porte’’, remémore-t-il en tournant la tête vers ses collègues.
Le constat est pareil à Guédiawaye. A l’école 16 qui abrite les deux uniques bureaux de vote du département, on retrouve la même ambiance morose dans le centre. ‘’Le taux de votants est assez faible, environ 10% par jour’’, informe Idrissa Ndour. Selon le président du bureau n°2, seuls 19 électeurs ont voté le samedi contre 17 le dimanche sur un total de 331 inscrits. Dans le bureau voisin, les électeurs viennent là aussi à compte-gouttes. Sur 635 inscrits, 38 seulement ont voté le premier jour dans le bureau 2. Le dimanche, ils étaient 23 à glisser un bulletin dans l’urne, à moins de trois heures de la fermeture des bureaux.
Comme dans la banlieue, les centres de vote de Dakar ont aussi brillé par un faible taux de participation. A la fermeture des bureaux (18h) du centre Bibi Ndiaye logé à l’école El Hadj Malick Sy, la tendance est restée la même. Les 6 bureaux ont tous enregistré de maigres chiffres de participation au bout de deux jours de scrutin.