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Le Sénégal appelé à adapter ses lois aux exigences de la finance islamique
Publié le mardi 19 novembre 2013   |  senecoplus


Khadiyatoulah
© Autre presse par DR
Khadiyatoulah Fall, président du comité de pilotage du Salon international du business musulman (SIBM)


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Le Pr Khadiyatoulah Fall a procédé, hier, à la clôture d’un atelier de formation sur le business musulman. Il a demandé à l’Etat de changer les lois en cours afin de les adapter aux exigences de la finance islamique.

Dans le cadre du Salon international de business musulman (Sibm), prévu du 14 au 16 novembre à Dakar, il a été tenu un atelier de formation sur la finance islamique à l’intention des professionnels évoluant dans la micro finance.

Le professeur Khadiyatoulah Fall, président du comité de pilotage du Sibm, a profité de la clôture de ce séminaire pour inviter les autorités à modifier les lois actuelles afin de les adapter aux exigences de la finance islamique. Cette dernière, selon le professeur, commence à s’imposer comme une demande sociale.

« Il faut que la finance islamique fasse partie de la culture économique du Sénégal », estime M. Fall, qui juge également nécessaire d’avoir une ferme volonté politique de la part de l’Etat pour l’atteinte de cet objectif. A l’en croire, le Chef de l’Etat, Macky Sall, souhaite faire de la finance islamique une des alternatives possibles pour le développement du Sénégal.

M. Fall souligne que le citoyen sénégalais ne cesse de réfléchir sur les voies et moyens à mettre en place pour faire face aux nombreuses difficultés auxquelles il est confronté. Elles ont pour nom, le problème d’accès aux crédits, l’inexistence d’un cadre permettant de créer un emploi pour lutter contre le chômage, etc.

Pour le président du comité de pilotage du Sibm, il n’y a pas uniquement la voie de la finance conventionnelle pour arriver à l’émergence. Mieux, ajoute le professeur, nombreux sont les consommateurs qui demandent qu’on mette la finance islamique comme mécanisme de financement. L’atelier, rappelle-t-il, a été aussi l’occasion pour les participants de plancher sur les stratégies à adopter pour vaincre la pauvreté, ceci par le biais de la finance islamique. Ainsi, pour montrer la percée de la finance islamique dans le monde, et précisément en Europe, Khadiyatoulah Fall donne l’exemple de l’Angleterre qui souhaite faire de Londres une des capitales mondiales de la finance islamique.

Ce qui signifie, à son avis, que l’occident a saisi l’importance de la finance islamique. Cependant, regrette-t-il, les pays africains, notamment musulmans, trainent encore. « Avec la crise financière qui a secoué bon nombre de pays de la Zone euro et les Etats unis, la finance islamique s’en était bien sortie », relève M. Fall.

Indiquant, toutefois, que des députés qui ont participé à cet atelier, ont manifesté leur intention de mettre en place un groupe de parlementaires pour la promotion de la finance islamique. Selon lui, il existe des ressources humaines en ce domaine au Sénégal. « Ce n’est pas une question d’absence de compétence, mais plutôt un problème d’invisibilité qui est due à l’écrasement, par la finance conventionnelle », note le professeur Khadiyatoulah Fall.

Espoir autour de l’émission de « sukuk »

S’agissant de l’opération de lancement de sukuks (emprunt obligataire) envisagé par l’Etat du Sénégal, en 2014, le Dr Abdoul Karim Diaw, expert en finance islamique se dit « confiant » quant à la réussite de cette émission sur le marché financier. Toutefois, avertit-t-il, « l’Etat devrait prendre toutes les dispositions nécessaires pour éviter les erreurs commises dans le passé ».

Dans ce cas, il plaide pour une implication des compétences locales. Revenant sur cet atelier, M. Diaw indique qu’il s’agissait de former les participants, évoluant dans la micro-finance, par rapport à certains aspects de la finance islamique, tels que la définition de la finance islamique, qu’il explique comme une manière de gérer l’argent, selon certains principes de l’islam. « C’est aussi le partage des risques ». d’autres aspects caractéristiques de la finance islamique ont été évoqués lors de cette rencontre : le sukuk, le Wafq, la zakat…

A. DIAW

90 % des bénéfices halal vont dans des pays non musulmans

« Il nous faut varier les axes de coopération. Au nom du principe de subsidiarité, on ne peut pas tout laisser entre les mains de l’Etat», a déclaré le Grand Serigne de Dakar, Abdoulaye Makhtar Diop. Il recevait, avant-hier, le président du comité de pilotage du Salon sur le business musulman, le Pr. Khadiyatoulah Fall.

Les deux hommes ont parlé de la finance islamique et de son importance dans le financement des activités de développement. Le Pr. Fall a d’abord fait comprendre au chef supérieur de la collectivité Lébou, que le business halal représente 700 milliards de dollars dans le monde, 400 milliards en Asie et 150 milliards de dollars en occident. «90% des bénéfices halal vont dans des pays non musulmans », a indiqué M. Fall. Il faut, à son avis, une volonté politique, une mobilisation des acteurs pour que la finance islamique puisse être une véritable alternative pour le financement du développement.

Le chef supérieur de la collectivité Lébou qui a reconnu à la finance islamique un rôle important dans les affaires, a soutenu avoir beaucoup de projets pour l’agriculture comme la mise en place de fermes modernes et l’aquaculture, entre autres, sur les terres appartenant à sa communauté. « Dans ces secteurs, la main-d’œuvre est trop chère. Nous avons besoin de vous pour nous accompagner », a-t-il dit à son hôte.

S. M. Cisse

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