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Le Quotidien N° du 18/11/2013

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Matraquages, coups de feu, échanges de coups de poing : La police déraille à Guinaw-Rails
Publié le mardi 19 novembre 2013   |  Le Quotidien




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A Pikine Guinaw-Rails, la police a clairement dépassé ce vendredi la ligne rouge. En voulant embarquer des jeunes, les agents les tabassent et jettent l’opprobre sur toute l’assistance. La scène est surréaliste : Déchainés et rongés par une colère noi­re, des policiers insultent, frappent les jeunes qui ont riposté à «l’offense».
Révoltant ! Excès de zèle ! Bavure policière ! Dans la nuit du vendredi au samedi, les habitants de Pikine Guinaw-Rails ont épuisé tous les superlatifs pour percer le comportement de certains agents du commissariat de la localité. Mais, ils n’ont pas trouvé de réponses appropriées pour expliquer le déchaînement de cinq policiers qui ont mis le quartier sang dessus-dessous. La réponse des jeunes est, néanmoins, à la hauteur de «l’humiliation subie» ponctuée par une bataille rangée.
Il fait nuit noire. Les jeunes qui, s’ennuient dans les maisons, profitent de la fraîcheur de la nuit et l’air frais de la rue. Entre blagues et discussions passionnées, ils affichent leur bonhomie dans un monde perverti par les conditions de vie. La quiétude tourne court. Un, deux, trois, cinq policiers s’invitent à l’assistance. En civil, ils exigent aux jeunes, prostrés au coin de rue de l’unique axe routier du coin, leurs pièces d’identité. Sans broncher, ils s’exécutent. A l’unanimité, ils présentent la précieuse pièce qui constitue pratiquement… un visa de promenade dans les rues fangeuses de ce quartier niché entre Pikine et l’Autoroute à péage. Depuis l’ouverture de cette police, les populations gardent par devers elles leur carte d’identité. Même pour aller chez le boutiquier du coin. Souvent, les jeunes en attroupement sont fouillés de fond en comble pour des «raisons de contrôle».
A Guinaw-Rails, tout ça n’a rien d’extraordinaire. C’est même d’une vertigineuse banalité : Les rafles sont systématisées pour une prétendue mission de sécurisation de ce quartier qui traîne comme un boulet sa réputation sulfureuse que le temps n’a pas réussi à altérer. Même si la vérité d’hier n’est plus celle d’aujourd’hui. Intraitables, les policiers intiment l’ordre aux jeunes d’embarquer dans le véhicule stationné à quelques mètres. Un coup de coude s’abat sur l’un d’eux. Alors qu’il se dirigeait vers la voiture. Il titube. Stoïque, il embarque en lâchant quelques soupirs de dépits : «Comme on a rien fait, on va y aller».
Ensuite, ensuite, ensuite…, le ton monte. Déchainés, les flics insultent tous les jeunes du quartier qui observaient cette scène surréaliste. Ils sortent leurs menottes qui ne retombent que sur la tête des jeunes qui ne profitaient pas de l’opacité de la nuit pour commettre des actes de délinquance. Mais, ils acceptent toujours de suivre les «hommes de tenue». Le ton frise l’insolence : «Vous n’êtes pas des hommes. Il n’y a pas d’hommes à Guinaw-Rails. Nous allons vous dresser», crache un policier. Avant de jeter à la figure des gens d’autres injures très salaces.
A ce stade de la provocation, le Rubicond vient d’être franchi. Les jets de pierre s’abattent sur la fourgonnette de la police et sur les policiers. Interpellés et jetés dans le pa­nier à salade, les jeunes ripostent et tabassent les agents qui se retrouvent en position de faiblesse. Battus et «caillassés», ils cherchent une voie de sortie au milieu d’une foule hystérique et remontée : Un policier sort son arme à feu pour se frayer un chemin : Il tire une balle en l’air pour dissuader ces révoltés. Ceux qui étaient dans le véhicule s’échappent et s’évaporent dans les rues. Ayant perdu la bataille, ils rejoignent leur véhicule avant de quitter le coin en trombe. C’est l’épilogue d’une soirée qui met les hommes de ce commissariat au milieu d’une histoire rocambolesque. A vrai dire, le contrat de confiance entre les populations et la police est définitivement rompu. Alors que le commissariat a été ouvert, il y a à peine… cinq mois.

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