La campagne pour le référendum du 20 mars prochain, portant sur une révision de la Constitution, a démarré le weekend dernier avec une forte mobilisation des partisans du oui et du non dans les différentes localités du Sénégal.
Le président sénégalais Macky Sall a ouvert la campagne du "oui" en effectuant dimanche un déplacement à Touba, ville sainte de la puissante confrérie musulmane des mourides.
Le président Sall qui y a été reçu par le khalife général des mourides, Serigne Sidy Makhtar Mbacké, a déclaré à l'issue de leur tête-à-tête, être assuré de la victoire du "oui" au référendum.
Comme le président Sall, ses partisans ont multiplié des rassemblements, des marches, des meetings, des caravanes de sensibilisation pour appeler les Sénégalais à soutenir les réformes constitutionnelles en votant Oui.
Le principal point de ces réformes est la réduction de sept à cinq ans du mandat du président de la République.
Cependant, cette réduction promise par le chef de l'Etat sénégalais, ne s'appliquera pas à son propre mandat en cours, suite à un avis contraire du Conseil constitutionnel du Sénégal, écartant toute rétroactivité. Ce mandat prendra donc fin en 2019.
La décision du président Sall de se conformer à cet avis et de ne pas écourter de deux ans son mandat en cours est considérée comme une volte-face par certains partis d'opposition, certains mouvements citoyens et associations de la société civile.
Pour eux, cette décision est "un reniement" et ôte tout intérêt et toute urgence au référendum.
Aussi, ont-ils décidé de voter contre les réformes proposées qui portent sur 14 autres points dont le renforcement des droits de l'opposition et de son chef, l'élection de députés pour les Sénégalais de l'extérieur, l'admission de candidatures indépendantes aux élections et l'augmentation du nombre de membres du Conseil constitutionnel.
Les opposants qui sont déterminés à transformer le référendum en vote de défiance à l'égard du président Sall, ont constitué un "Front du Non" avec des partis comme le PDS (ancien parti au pouvoir), le Rewmi de l'ancien Premier ministre Idrissa Seck, et un "Front du Refus", formé par des associations de la société civile avec comme fer de lance le mouvement citoyen "Y'en a Marre", créé par de jeunes rappeurs.
Le "Front du Non" a démarré sa campagne avec une caravane qui a sillonné la banlieue dakaroise et la ville de Thiès (70 km de Dakar) où une forte mobilisation a été notée, selon ses membres.
Quant au "Front du Refus", il a initié une procession dans la banlieue dakaroise pour inviter les Sénégalais à voter "non".
Pendant ce temps, quelque 20.000 militaires étaient appelés à voter par anticipation samedi et dimanche.
Mais une faible participation a été notée dans les différents lieux de vote, à cause, explique-t-on de source militaire, de l'absence du territoire de milliers de membres des forces armées en mission à l'étranger.
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