La section régionale du Forum civil de Saint-Louis (nord) a préconisé vendredi l’ouverture de concertations sur la réforme de l’administration publique, afin de la rendre impartiale et moins dépendantes des influences politiques et religieuses.
"Il est important d’ouvrir des concertions sur la réforme de l’administration publique qui, pour être efficace, devra être plus impartiale, apolitique et coupée des influences religieuses (…)", indique cette organisation dans une déclaration remise à des journalistes.
Le document a été rendu public lors d’une conférence de presse tenue par les organisations membre de la société civile. Cette rencontre avec les journalistes a notamment porté sur les enjeux liés aux réformes constitutionnelles en cours dans le pays et dont le référendum du 20 mars prochain constitue le point culminant.
"Nous constatons que le diagnostic qui a conduit aux propositions de réformes institutionnelles formulées dans le programme de campagne du président Macky Sall et dans les conclusions de la commission nationale de réforme institutionnelle (CNRI) n’a pas été bien pris en compte dans les propositions de révision constitutionnelle portée par le chef de l’Etat", regrette le Forum civil.
Les électeurs sénégalais sont appelés aux urnes le 20 mars prochain, pour se prononcer par référendum sur un projet de révision constitutionnelle portant sur 15 articles de la Constitution.
La réduction du mandat de sept à cinq ans, la possibilité pour les candidats indépendants de briguer les suffrages des électeurs constituent les points phares de cette réforme.
Les pouvoirs du Conseil constitutionnelle "devraient être sensiblement améliorés dans le sens d’aller vers une Cour constitutionnelle et permettre notamment au citoyens de pouvoir la saisir", estime la section régionale de l’organisation dirigée par Mame Latyr Fall.
"Nous aurions souhaité un report du référendum pour permettre au président de la République de discuter des points de réforme avec l’ensemble des acteurs politiques et de la société", a souligné M. Fall.
"Le référendum est biaisé puisqu’on parle moins des questions qui seront posées aux citoyens. On a l’impression que ce référendum a été transformé en une lutte entre ceux qui sont favorables au président de la République et ceux qui ne le sont pas", a-t-il dit.