Les déclarations de Antoine Diome à Paris selon lesquelles l’Etat a récupéré près de 18 milliards de F Cfa de Karim Wade relèvent d’un complot pour discréditer un candidat à la Présidentielle. C’est la réplique des avocats de l’ancien ministre condamné à 6 ans ferme et à une amende de 138 milliards de F Cfa.
L’agent judiciaire de l’Etat avait révélé à Paris, mardi dernier, avoir récupéré 27 millions d’euros (près de 18 milliards de F Cfa) représentant des biens de Karim Wade. Les avocats de ce dernier démentent «formellement» ce «prétendu recouvrement par le Trésor public sénégalais» d’une telle somme. Dans un communiqué, la défense de l’ancien ministre estime que «comme l’avait fait la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) pour motiver la condamnation de Karim Wade, les représentants de l’Etat tentent de faire croire à l’opinion que celui-ci serait propriétaire de biens qui, en réalité, appartiennent à d’autres personnes qui se trouvent ainsi scandaleusement dépossédées». Me Seydou Diagne et Cie précisent : «Seules deux maisons du Président Abdoulaye Wade à Dakar et dont la propriété a été arbitrairement imputée à Karim Wade (400 millions de francs Cfa soit 600 mille euros) et des véhicules (125 millions de francs Cfa soit 188 mille euros) ont été frauduleusement soustraits à la famille Wade par l’Etat du Sénégal, qui s’apprête à les revendre. Les 6 appartements et une société Ahs de Monsieur Bibo Bourgi, une société Abs appartenant à Alioune Samba Diassé ont été de même frauduleusement nationalisés par l’Etat du Sénégal.» Ils rappellent d’ailleurs que M. Bourgi traîne actuellement l’Etat du Sénégal devant le Tribunal arbitral de la Banque mondiale pour revendiquer ses biens ainsi que des dommages et intérêts.
Dans la même veine, affirme-t-on, «les réponses monégasques, françaises et luxembourgeoises aux commissions rogatoires internationales ont clairement établi qu’il n’y avait aucune relation financière, juridique ou économique entre M. Karim Wade, M. Bibo Bourgi et M. Alioune Samba Diassé».
Bref, les déclarations de l’agent judiciaire, constatent les avocats de Wade-fils, «ne procèdent que d’un mensonge d’Etat, d’un complot et d’une machination récurrente depuis 3 ans et destinées à une manipulation de l’opinion et à discréditer un candidat à la prochaine élection présidentielle, arbitrairement détenu par les autorités sénégalaises comme l’ont solennellement affirmé les Nations unies».