L’intersyndicale des travailleurs de la Société nationale des télécommunications (Sonatel) a dénoncé jeudi à Dakar, lors d’une conférence de presse, la mise en œuvre par France Télécom de projets d’externalisation des réseaux de télécommunications de ses filiales et partenaires en Afrique.
« De tels projets, dans leur constitution, sont de nature à changer structurellement les réseaux des télécommunication des pays avec un impact significatif sur l’économie et la souveraineté des Etats concernés », estime Mme Founé Niang Secrétaire général du syndicat national ds travailleurs ds postes et télécommunications (SNTPT).
Dans le cadre du Sénégal, Mme Niang avance que cela se fait au mépris des objectifs clairement déclinés dans la convention de concession de la Sonatel et le pacte de partenariat entre cette société de téléphonie et France Télécom. France Télécom a été choisie par l’Etat sénégalais comme partenaire stratégique de la Sonatel depuis sa privatisation en 1997.
Mais de l’avis de Mme Niang « aujourd’hui Sonatel opérateur historique au même titre que France Télécom et Deutsche Telecom, tend à être transformée en filiale de France Télécom par ses projets ANO (Gnoc, Towerco, outsourcing du RAN) que nous combattons pour la souveraineté de notre pays ».
Les membres de l’intersyndicale de la Sonatel ajoutent sur la base d’un document interne du Centre de sécurité des télécommunications du Canada (CSEC) dont le journal le Monde s’est procuré une copie que les services secrets français auraient mis en place « une vaste opération de piratage informatique qui aurait débuté en 2009 et se poursuivrait toujours grâce à un implant espion ».
Ils ont en outre dénoncé la « voracité » de France Télécom sur les activités de la Sonatel. « Le trafic international de nos filiales qui passait par le Sénégal est détourné pour transiter par la France », affirme M. Cheikh Ibra Ndiaye secrétaire général du syndicat des travailleurs de la Sonatel (SYTS).
Il en est de même de la nomination des Directeur généraux des filiales de Sonatel en Guinée, Mali et Guinée Bissau qui, selon lui, sont faites par France Télécom qui n’en a ni le droit ni la légitimité. Quant à la plateforme d’Orange Money (initiée et démarré au Sénégal), elle est déportée en Roumanie.
« Devant cette situation, face à une direction générale qui exécute sans scrupule les directives de France Télécom, devant la lenteur de l’Etat à mettre fin à cette imposture, l’intersyndicale des travailleurs de la Sonatel compte amplifier et élargir sa lutte », avance M. Ndiaye.