Le président de la République du Sénégal, Macky Sall et son homologue du Rwanda, Paul Kagame, ont présidé hier, mardi 8 mars, la cérémonie d’ouverture du Forum mondial sur la Science. Devant plus de 500 scientifiques qui auront pendant trois (3) jours la lourde tâche de dégager les pistes pour relever le défi de voir le prochain Einstein être un Africain., les deux Chefs d’Etat ont plaidé la promotion d’un label scientifique en phase avec les priorités du continent.
Le Forum mondial sur la Science s’est ouvert hier, mardi 8 mars, à Dakar, avec l’objectif de réunir les conditions qui rendront possibles le rêve de voir le prochain Einstein être un africain. Pendant trois jours, du 08 au 10 mars, d’éminents scientifiques vont s’atteler à dégager les pistes pouvant permettre d’atteindre cet objectif. En attendant les fortes recommandations de cette rencontre initiée par l’Institut africain pour les Sciences mathématiques (Aims), le président de la République du Sénégal, Macky Sall et son homologue du Rwanda, Paul Kagamé, qui coprésidaient la cérémonie d’ouverture, ont donné quelques orientations aux centaines de scientifiques venus d’horizons divers. Ils ont ainsi plaidé la nécessité de favoriser l’éclosion d’une véritable culture scientifique orientée vers les priorités de développement de l’Afrique.
Pour eux, la rencontre, désormais biannuelle (une fois tous les deux ans), doit promouvoir un label scientifique africain, condition sine qua none, indiquent-ils, pour l’émergence d’une jeunesse compétente en Science, créative et innovante. Pour ce faire, ils soutiennent que l’Afrique doit rattraper le retard accusé sur les Sciences et la Technologie.
Macky Sall a relevé que «l’Afrique est le continent de pyramides dont la construction n’a pas encore livré tous ses secrets». Un rappel qui justifie à ses yeux, l’importance du thème qui s’inscrit au cœur des «préoccupations et orientations actuelles et du future de notre continent».
Relevant que des initiatives comme celle du NEF, contribuent à encourager les chercheurs africains à aller plus loin sur le chemin de la réussite et de l’émergence scientifique, il a souligné que «les sciences, les technologies, les mathématiques et l’innovation mises au service de la communauté peuvent contribuer à trouver la meilleure solution aux problèmes majeurs de l’Afrique tels que : la sécurité alimentaire, les changements climatiques, la santé publique entre autres ».
Promotion des Sciences : l’Éthiopie, le Rwanda et le Sénégal s’engagent
En voulant rattraper le retard accusé sur les Sciences et la Technologie, le Rwanda et le Sénégal nourrissent l’ambition de former 10.000 docteurs sur la revitalisation de la science et de la technologie. Ceci entre dans le cadre du développement des compétences en sciences appliquées et technologie.
«L’Afrique s’est engagée résolument dans l’éducation et la formation des jeunes, notamment les filles dans des compétences en sciences et technologie, pour assurer son émergence», rappelle Macky Sall.
Paul Kagamé indique la voie
L’éclosion de jeunes esprits africains en tant que penseurs indépendants, permettra, selon le président Rwandais, de booster la croissance économique et la compétitivité. Pour Paul Kagamé, «les efforts d’investissement doivent être orientés vers les sciences et l’innovation par la recherche». Non sans déplorer que «les Africains n’investissent pas suffisamment dans la recherche et le développement». Ce qui explique, dit-il, «le faible nombre d’étudiants qui suivent des formations dans les sciences et la technologie au niveau supérieur».
«L’Afrique ne peut pas accumuler des richesses simplement en consommant des technologies produites ailleurs. L’Afrique est jeune et peut se développer. C’est un atout », a expliqué Paul Kagamé.
LE SENEGAL REVISE SES CREDITS HORAIRES DE L’ENSEIGNEMENT DU MOYEN
Le président Macky Sall a annoncé, dans la foulée, que le Sénégal s’est engagé dans «la révision des crédits horaires de l’enseignement du moyen pour de renforcer les filières scientifiques et techniques». Et de poursuivre : «il s’agit aussi de la mise à disposition dans les lycées de ressources numériques, notamment en mathématiques et en sciences physiques». C’est pourquoi, il a invité le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Mary Teuw Niane, à veiller à «la mise à disposition des bases de données scientifiques pour les écoles privés qui ont des missions de service public».
«La jeunesse africaine doit renouer avec la tradition de recherche scientifique et d’innovation», précise-t-il. Avant d’annoncer qu’un accord de siège du Next Einstein Forum (Nef) sera signé avant la fin du Forum. «Les conclusions du forum retiendront toute notre attention. Le Sénégal est prêt à jouer son rôle dans le développement scientifique de l’Afrique», promet-il.
Soutenir les femmes scientifiques
A l’occasion de la journée mondiale de la Femme, Macky Sall a estimé que des initiatives doivent être promues pour soutenir les femmes et les jeunes dans le domaine de la science et de l’innovation technologique. D’autant plus, affirme-t-il, qu’une société qui ne fait pas la promotion des femmes et des jeunes ne reflète pas le futur de notre continent.