Contre la Guinée, samedi, la meneuse de jeu des Lionnes, Mariama Diédhiou en a fait voir de toutes les couleurs à ses adversaires et ses coéquipières en étalant sa grande classe, sa maîtrise technique devant un public conquis.
Tellement conquis que son remplacement dans les dernières 10 minutes a donné lieu à une bronca des supporters qui voulaient encore voir à l’oeuvre l’ancienne pensionnaire des Sirènes sur la pelouse du stade Demba Diop.
"Elle était fatiguée et en ce moment donné de la rencontre, elle faisait plus dans l’exhibitionnisme, elle ne construisait plus", a expliqué à l’APS le sélectionneur de l’équipe féminine au sujet de son leader technique qui dit avoir tout consacré au football aux dépens de ses hobbies et de sa scolarité.
"Elle manquait de rythme parce qu’elle n’a pas encore commencé la saison au contraire de ses coéquipières", a ajouté le directeur technique régional de Thiès au sujet de sa joueuse qui souhaite rejoindre sa famille à Ziguinchor et pouvoir jouer et poursuivre sa carrière locale au Casa Sports.
"En la faisant sortir, nous avons voulu la protéger parce qu’en ce moment clef de la rencontre, elle perdait beaucoup de ballons et elle aurait pu être la cause d’un retour de l’adversaire dans le match", a-t-il dit reconnaissant au sujet de sa joueuse qu’elle sait tout faire avec un ballon.
"Si elle est en pleine possession de ses moyens physiques et si elle accepte de jouer simple, elle ne serait plus une joueuse du championnat local", a pronostiqué le technicien qui ne tarit d’éloges sur les capacités techniques et physiques de la meneuse de jeu d’une grande force physique.
Même constat de la part de l’ancien entraîneur national, Bassouaré Diaby qui insiste sur la nécessité pour Mariama Diédhiou de dépouiller son jeu.
"Elle pense plus à faire du spectacle, elle doit aller vers plus d’efficacité dans les passes, les tirs et le dernier geste", a expliqué l’ancien entraîneur du lycée Ameth Fall devenu directeur technique à l’US Gorée.
"Et samedi, je n’ai pas compris pourquoi elle voulait se compliquer la vie surtout qu’elle manquait de rythme pour n’avoir pas encore démarré sa saison", a dit Diaby.
Interrogée à la suite de ses entraîneurs, la joueuse qui fréquente l’équipe nationale depuis 2012, indique avoir le football dans le sang.
"Le foot et moi, c’est une histoire d’amour, je n’ai ni frère ou sœur encore parent footballeur", a rappelé l’internationale sénégalaise qui a déjà fait deux voyages en Espagne (Saragosse) et en France (Lille) pour des tests dans un club professionnel.
"J’ai commencé à jouer à très bas âge, à cinq ans, je ne vis qu’à travers ce sport", a dit la footballeuse qui se voit faire une carrière professionnelle avant de raccrocher les crampons.
"Mais cela ne remet pas en question ma situation de femme. Tout ce qu’une femme peut faire, le ménage, la cuisine, le linge, l’entretien d’une maison n’a aucun secret pour moi", a précisé celle qui a arrêté l’école en classe de CM2.
Mais pour le mariage ou une relation amoureuse, elle dégage en touche, indiquant qu’elle consacre tout son temps au football afin de réussir dans la vie.
"Mon mari, mon petit ami, c’est le football et je prie Dieu qu’il m’aide à pouvoir accomplir mes ambitions", a-t-elle dit se réjouissant de cette première victoire qui ouvre de belles perspectives pour la rencontre retour.