Le ministère de la Formation professionnelle, de l’apprentissage et de l’artisanat tient depuis hier un symposium international sur la formation professionnelle duale inspirée du modèle de la formation suisse en passe d’implantation au Sénégal.
«Pour faire des apprenants d’aujourd’hui les professionnels de demain, il faut entamer l’école dans l’entreprise et l’entreprise dans l’école.» Cette conviction est de Catherine Lyon, ministre suisse de la Formation, de la jeunesse et de la culture, dont le pays applique un modèle de formation duale depuis des années. Le Sénégal veut s’inspirer de ce modèle de formation professionnelle et technique qui met en complicité le lycée professionnel et l’entreprise et alterne l’apprentissage pratique en entreprise et l’enseignement théorique en école. Cela, pour éviter de former des jeunes qui, après leurs diplômes, rallongent le taux de chômage. En partenariat avec la République fédérale de la Suisse, l’Etat du Sénégal est en passe d’implantation de ce modèle. «Le modèle d’organisation et de gestion de la formation professionnelle duale que nous voulons construire à la lumière du modèle suisse pour implanter dans tous les dispositifs de formation professionnelle et technique contribuera sans nul doute à l’amélioration qualitative de l’offre nationale de formation et soutiendra de manière efficace la mise en œuvre de la politique économique, sociale de qualification des ressources humaines de notre pays», a indiqué le Premier ministre Mahammad Boun Abdallah Dionne. «Le modèle dual offre au monde du travail des diplômés déjà expérimentés, responsables et prêts à travailler», vante Mme Lyon. A l’en croire, la complémentarité des compétences acquises dans chacun des lieux de formation que sont lycée professionnel et l’entreprise formatrice permet d’ancrer la théorie dans la pratique grâce à un rythme d’acquisition des connaissances coordonnées qui permet d’appliquer directement dans l’entreprise les compétences nouvellement acquises. Toutefois, indique Mme Lyon, la clé de succès de ce modèle réside dans le consensus politique et le dialogue constant qui doit animer l’ensemble des partenaires du secteur public et porté par le même objectif : «Offrir une formation de qualité qui réponde au besoin de l’économie.» Pour ce faire, le secteur privé doit être impliqué tout au long de la mise en œuvre du modèle dual, de l’élaboration des contenus de formation jusqu’à la certification des formés qui prend la forme d’un diplôme des pairs. Quant à l’Etat, il assurera la surveillance, la validation et la reconnaissance de la formation duale ainsi que les conditions-cadre légales et financières de sa mise en œuvre. Cela, en valorisant et en soutenant les entreprises formatrices. L’Etat doit également assumer la responsabilité de former sa propre relève ainsi que de prévoir des opportunités en ouvrant de nombreuses places d’apprentissage. «Les apprenants produisent plus qu’ils ne coûtent», estime le ministre suisse de la Formation et de la jeunesse.