La direction des Eaux et forêts envisage d’installer des brigades frontalières le long de la frontière avec la Gambie, en vue de combattre le trafic de bois en direction de ce pays, a indiqué l’inspecteur régional des eaux et forêts de Tambacounda, le colonel Papa Assane Ndiour.
Le phénomène du trafic du bois vers la Gambie est apparu dans la région de Tambacounda en 2015, notamment avec la saisie le 15 janvier de cette année de 167 troncs – l’équivalent – de 2 hectares qui ont été coupés clandestinement, en attendant d’être acheminés vers leur destination.
Ce trafic touche surtout des espèces menacées, telles que le ‘’dimb’’ et le ‘’venne’’, a relevé le colonel Ndiour.
‘’Le directeur (des eaux et forêts) insiste beaucoup sur la surveillance ; il a demandé à toutes les régions frontalières de la Gambie de lui proposer des sites pour l’installation de brigades frontalières’’, a dit le colonel Ndiour, invité de l’émission sur la chaîne RTS 5.
‘’Nous avons proposé le site de Saré Yéli au niveau de l’arrondissement de Makacoulibantang et le site de Bantantinti au niveau de Nettéboulou’’, a-t-il relevé.
Ces localités abriteront des brigades frontalières, qui seront dirigées par des officiers, compteront parmi leur personnel des agents techniques et des gardes forestiers. L’inspection régionale a eu droit à 20 agents sur les 400 agents des eaux et forêts recrutés, au niveau national , conformément à la promesse du chef de l’Etat Macky Sall, a-t-il indiqué.
Ces nouvelles brigades recevront des équipements logistiques, a-t-il annoncé, soulignant en passant les ‘’gros efforts’’ qui ont été faits par la direction des eaux et forêts, qui en 2015, a doté l’IREF de Tambacounda de quatre véhicules 4X4.
Le directeur des Eaux et Forêts et le ministère de l’Environnement cherchent aussi à renforcer l’armement de ses agents, a-t-il dit, ajoutant : ‘’sous peu, nous allons recevoir des armes beaucoup plus performantes’’.
Outre la frontière avec la Gambie, il existe un dispositif dans la zone frontalière avec le Mali, notamment dans l’arrondissement de Kéniéba, a signalé Papa Assane Ndiour.
S’y ajoute la présence d’une brigade dans chaque arrondissement, et d’un secteur dans chaque département. Dans certaines communes, il y a ce qu’on appelle des triades, a-t-il poursuivi. Des brigades mobiles sillonnent la région, en plus du dispositif mobile composé des forces de défense et de sécurité, notamment l’armée, la gendarmerie, la police, la douane, les Eaux et forêts, et ‘’paye beaucoup’’.
En 2015, ce dispositif a opéré trois sorties, a-t-il indiqué, notant un ‘’recul’’ du phénomène depuis lors. ‘’Par rapport à cette lutte, il faut louer l’effort du président de la République qui, à travers une réunion lors du conseil des ministres décentralisé de Sédhiou, avait exhorté l’armée la gendarmerie, les services des eaux et forêts, les forces de défense et de sécurité à une synergie en direction du trafic illicite de bois’’.
Il a déploré la ‘’complicité’’ de certains villageois avec les fraudeurs, relevant la promptitude à dénoncer les exploitants externes et leur propension à garder le silence quand il s’agit d’un des leurs.
Nonobstant cette culture de l’omerta, l’IREF dit pouvoir compter sur un réseau d’indicateurs qui l’informe.