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Bureau politique du Parti socialiste, du samedi 5 mars: Les jeunes dictent le "Non" à Tanor
Publié le mardi 8 mars 2016  |  Sud Quotidien
Macky
© aDakar.com par DR
Macky Sall réunit sa coalition pour une victoire du "OUI" au référendum
Dakar, le 04 mars 2016 - Le président de la République Macky Sall a réuni la coalition "Benno Bokk Yakaar" pour lancer son offensive en faveur de la victoire du "OUI" au référendum du 20 mars prochain.




Ousmane Tanor Dieng, le Secrétaire général du Ps séquestré et hué, Abdoulaye Wilane, le porte-parole du parti roué de coups, Serigne Mbaye Thiam, le ministre de l'Education nationale malmené et aspergé d’eau, Alioune Ndoye, le maire de Dakar plateau traité de tous les noms d’oiseaux, Khalifa Sall, le maire de Dakar, et Bamba Ndiaye, l’édile de la Médina ovationnés : tel était le décor qu'offrait la Maison du Parti socialiste (Ps), ce samedi 05 mars. C'est en effet une foule de jeunes surexcités, portant des tee-shirts badigeonnés « Je suis socilaiste, je vote Non», qui a défoncé les portes où se tenait la réunion du Bureau politique (Bp) des Verts de Colobane pour tenir en respect les membres dudit bureau, non sans saccager la salle et cogner certains responsables socialistes.

Le pire a été évité de justesse, ce samedi 5 mars, à la Maison du Parti socialiste (Ps). Une foule surexcitée, composée de jeunes garçons et filles, a pris d'assaut le siège du parti de feu Léopold Sédar Senghor, avant d’assiéger la salle où se tenait la réunion du Bureau politique (Bp) du Ps. Les jeunes, habillés en tee-shirts où était inscrit le slogan " je vote Non", ont cassé les vitrines de la salle et défoncé les portes de la salle pour tenir en respect les responsables membres du Bp, en huis clos pour statuer sur la conduite à tenir, à l’occasion du référendum du 20 mars prochain. Déterminés a faire la peau aux défenseurs du Oui, les assaillants ou protestataires, c’est selon, ont fait face aux gros bras du parti, qui avaient du mal à les contenir. Le secrétaire général du Ps, Ousmane Tanor Dieng ainsi que certains responsables du parti n’ont dû leur salut qu’à l'intervention de la police qui a dispersé les manifestants à coup de grenades lacrymogènes. Une occasion saisie par les gardes du corps de Khalifa Sall, le maire de Daka, et ceux de Tanor pour évacuer le patron du Ps.

Auparavant, Ousmane Tanor Dieng, assis sur une chaise au fond de la salle aux côtés de Khalifa Sall et autre Alioune Ndoye (maire de Dakar Plateau), et entouré de gros bras, regardait en toute impuissance les jeunes qui se déchainaient comme des forcenés, sur tout ce qui les entourait. Tout était cassé à leur passage : portes, chaises, tables et vitrines. Pendant plus d'une heure de temps, Ousmane Tanor Dieng et quelques membres de son Bureau politique ont été séquestrés par des jeunes déterminés à faire passer le « Non » au référendum, vaille que vaille. Une situation qui était pourtant prévisible dès les premières heures de la journée. En effet, tous les responsables socialistes considérés comme étant en phase avec le projet de révision constitutionnelle de Macky Sall étaient systématiquement hués ou tout simplement roués de coups.

WILANE ROUE DE COUPS, SERIGNE MBAYE THIAM MALMENE

Le porte-parole du Ps ne dira pas le contraire. Abdoulaye Wilane a été pris à partie par des jeunes qui lui ont fait passer un sale quart d'heure. Roué de coups, Abdoulaye Wilane a failli y laisser sa peau. Le ministre de l'Education nationale, Serigne Mbaye Thiam, en a aussi pris pour son grade. Ce sont des jets de pierres et de sachets d'eaux et autre sable qui l’ont accueilli à son arrivée. Même scénario avec le maire de Dakar-Plateau, Alioune Ndoye, considéré comme un pro-Tanor et aussi partisan du Oui au référendum. Il a été traité de tous les noms d'oiseaux avant d’atteindre la salle de réunion. Par contre, des leaders comme Bamba Fall et Khalifa Sall ont été accueillis par des ovations. Pour le maire de Dakar, des slogans comme « Khalifa président » ont été scandés à son endroit, même s'il essayait tant bien que mal à calmer la foule. Ses tentatives de raisonner la foule composée de jeunes filles et garçons, ainsi que des femmes, n'ont servi à rien. Déterminés à en découdre avec les responsables socialistes favorable au Oui, ils ont fait savoir à Khalifa Sall qu'ils n’étaient pas venus pour lui et que ce n’était pas lui qui les a fait venir, mais qu'ils étaient là plutôt pour le parti.

En vérité, il est impossible de décrire la violence verbale de la scène qui s'est produite à la Maison du Parti socialiste. Tant les noms d'oiseaux de tous genres sortaient des bouches des jeunes militants vers les responsables. Pour ceux-ci, il n'était pas question qu'un groupuscule de responsables décide à la place des militants et du parti. Qui plus est, ces jeunes se disaient déterminés à défendre le patrimoine que leur a légué le premier président du Sénégal, à savoir la démocratie interne au sein du parti. Selon eux, Ousmane Tanor Dieng veut vendre le Ps au chef de l'État, Macky Sall. Et de faire qu’en lieu et place du bureau politique, Tanor pouvait convoquer le Comité central du Ps qui regroupe 138 coordinations pour recueillir l'avis de la base sur le référendum.

AU DEUXIEME JOUR DE LA REUNION DU BP, CE DIMANCHE : Tanor et cie se bunkérisent

Suite aux incidents qui ont interrompu la réunion du Bureau politique (Bp) du Parti socialiste, ce samedi 5 mars, la Maison du Parti socialiste (Ps) a été fortement sécurisée le dimanche. En effet, afin de poursuivre les travaux dudit bureau qui devait statuer sur la position du parti sur le référendum du 20 mars prochain, Ousmane Tanor Dieng, Sg du Ps et compagnie se sont bunkérisés avec l'appui d'un important dispositif des forces de l'ordre et d'agents en dossards de couleur verte.

Il fallait montrer patte blanche au niveau de la porte principale d'accès à la Maison du Parti socialiste (Ps), sise à Colobane, pour pouvoir accéder a l'intérieur hier dimanche 06 mars. Impossible en effet de poser un pied dans l’enceinte si on ne brandit pas sa carte de presse ou autre carte de membre ou badge du Ps. Un important dispositif sécuritaire, mis en place par les forces de l'ordre, dissuadait toute personne tentée par une quelconque autre volonté ou un souci de forcer le passage. Armés lourdement avec leurs tenues anti-émeute, les policiers se sont mis en groupe au niveau des quatre points d'accès à la Maison du Parti socialiste. Mieux, des pick-ups remplis d'éléments des forces de l'ordre stationnaient au niveau de l'entrée dudit siège. Ce dispositif impressionnant des forces de l'ordre à la Maison du parti de feu Léopold Sedar Senghor est accompagné par un autre, civil cette fois-ci. En réalité, pour parer à toute éventualité, le Parti socialiste a fait appel à des nervis. Reconnaissables avec leurs gilets en couleur verte, des jeunes disséminés un peu partout dans l’enceinte du siège du Ps veillaient au grain. Une manière de dissuader les fauteurs de troubles de la veille. Autre chose à signaler, la salle qui abritait la rencontre de la veille a été zappée. Les lieux étaient inutilisables car tout y était cassé là dedans par les jeunes militants surexcités du samedi.

Pour rappel, le premier jour des travaux du Bureau politique du Ps a été interrompu par une foule de jeunes surexcités. Criant à tue- tête qu'ils sont contre la décision de Tanor qui est pour le vote du Oui, ces jeunes avaient dicté leur Non au dit bureau. Saccageant et agressant tout a leur passage, ils avaient forcé le Bp à interrompre sa réunion, non sans obliger les policiers à recourir aux gaz lacrymogènes pour disperser la foule et extirper Ousmane Tanor Dieng et compagnie des griffes des partisans du Non.

Khalifa Sall et alliés, aux abonnés absents le dimanche

Au deuxième jour de la réunion du Bureau politique du Ps, la quasi-totalité des membres du bureau ont participé aux travaux. Ousmane Tanor Dieng, SG du Ps et partisans se sont présentés à la rencontre devant permettre au parti qui a régné pendant 40 ans au Sénégal (1960-2000) de livrer sa position officielle sur le référendum du 20 mars prochain. Cependant, l'absence de certaines pontes du Ps a fait désordre. En effet, présents lors de la première journée qui à été interrompue de force par des jeunes acquis à la cause du rejet du référendum, Khalifa Ababacar Sall, maire de la ville de Dakar, Bamba Fall, édile de la Medina, et autre Madiop Diop, maire de Grand Yoff, ont tout bonnement répondu absents. En effet, ceux qui ont de manière ferme déploré le reniement du chef de l'Etat, quant à sa décision de poursuivre son mandat de 7 ans, conformément à l'avis du Conseil constitutionnel, ont carrément déserté les lieux le dimanche. Il faut aussi noter que la « lionne de Podor » n'a pas participé à la réunion du Bp. Cela, depuis le samedi 5 mars, jour de casse de la salle de réunion du siège du Ps. L'absence des jeunes de la veille est aussi à constater sur les lieux. Aucune ombre des partisans du Non n'a été aperçue à Colobane, sous haute surveillance policière.
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