Le gouvernement du Sénégal, en collaboration avec le Japon, œuvre à valoriser et labelliser ses produits halieutiques pour l’exportation. A cet effet, l’Agence japonaise pour la coopération internationale (Jica) a initié le Projet pour la promotion de la cogestion des pêcheries par le développement de la chaîne de valeurs (Procoval) d’une durée de 3 ans. Il s’agit du renforcement de capacités des cadres et acteurs de la pêche artisanale. Dans cette dynamique, la Jica a financé deux quais de pêche dans le département de Mbour, précisément à Ngaparou et à Pointe Sarène.
Ces infrastructures en cours de réalisation vont permettre de valoriser les espèces destinées à l’exportation telles que le poulpe.
«Nos produits souffrent d’un manque de valorisation faute de quais de pêche aménagés et agréés pour l’exportation», reconnaît à Pointe Sarène Marc Emilien Coly, chef du Service départemental des pêches et de la surveillance de Mbour, lors d’une visite de presse organisée par la Jica. Ce quai de Pointe Sarène et un autre à Ngaparou vont suppléer ceux de Joal et de Mbour.
Le processus de valorisation du poulpe commence par la pêche, la conservation, le convoi jusqu’au quai, le traitement, qui consiste au lavage, au conditionnement et l’acheminement à l’usine. «Hygiène, qualité, éco-labellisation, traçabilité et augmentation des revenus des pêcheurs avec comme slogan, pêcher moins et gagner plus, car avec la rareté de la ressource, il faut que les acteurs améliorent la manière de pêcher et valorisent les produits», a exhorté Mbaye Sarr, coordonnateur du Conseil local de la pêche artisanale (Clpa) de Sindia Sud, qui polarise 5 villages.
Le financement des deux quais tourne autour de 413 millions de F Cfa. Les infrastructures doivent être livrées à la mi-juillet même si, vu l’état d’avancement des travaux, elles pourraient être réceptionnées dès juin, selon M. Coly. «Ce sera un quai hermétique avec une salle de réception, une salle de nettoyage et de lavage des produits, une autre de traitement et de conditionnement des produits, une salle de stockage de glace et un bloc administratif pour le Clpa, le Gie interprofessionnel chargé de l’exploitation du quai, mais aussi un bureau du chef de contrôle des pêches et d’un responsable de qualité», explique Serge Ndong, homologue principal du projet Procoval.
Peu apprécié des Sénégalais, le poulpe n’est pas disponible toute l’année et nécessite des mesures d’accompagnement pour son exploitation.
Selon la réglementation, la taille minimale des espèces est de 350 grammes pour le poulpe non éviscéré et 300 grammes pour le poulpe éviscéré. «Nous poussons les acteurs à pêcher moins et à gagner plus en y mettant la qualité et un label poulpe du Sénégal. Avec ce produit, le Maroc et la Mauritanie gagnent des parts de marché assez importants, et il est temps pour le Sénégal qui collabore avec le Japon de se mettre à niveau et de permettre aux acteurs vivant de la pêche du poulpe d’en profiter», a confié Marc Emilien Coly.