Dans une semaine va démarrer, à Dakar, le Next Einstein forum, une rencontre scientifique et technologique mondiale. Une réunion d’étape du comité de pilotage a eu lieu hier. Les organisateurs en ont profité pour expliquer le sens de l’initiative et les attentes.
La première édition du Next Einstein (Nef) forum aura lieu à Dakar du 08 au 10 mars prochain. En prélude à cette manifestation, les deux partenaires à savoir le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et l’Institut africain des sciences et mathématiques (AIMS, acronyme en anglais) ont tenu hier une seconde réunion du Comité de pilotage pour faire le point sur l’organisation. Le forum sera, si l’on en croit les organisateurs, une occasion de mettre en face des chercheurs scientifiques au public africain, notamment les décideurs.
Les 15 lauréats du Nef âgés de 42 ans au plus expliqueront les sujets sur lesquels ils travaillent et en quoi ces travaux peuvent apporter des solutions concrètes dans le vécu des Africains, que ce soit dans l’agriculture, l’énergie, la santé… De grands scientifiques de renommée internationale (plus de 500) feront également le déplacement à Dakar. Ils sont nombreux à avoir déjà confirmé leur participation. Eux aussi partageront ce qu’ils font, leur compréhension du monde, leur méthode de recherche…
D’après le ministre de l’Enseignement supérieur, Mary Teuw Niane, ‘’ce sera un forum sur la science et la technologie où l’on discute collaboration, innovation, solutions. Trois jours d’échanges permettront de présenter les progrès scientifiques souvent sous-estimés en Afrique ; et de mettre en valeur les lauréats du Nef en tant qu’exemples du potentiel scientifique exceptionnel en Afrique’’. Le ministre espère que ces différentes expériences inciteront les parents à encourager leurs enfants vers la science.
Le Nef sera donc une opportunité pour faire le point sur les avancées scientifiques et technologiques dans le continent et constituer un espace de rencontre entre les décideurs politiques, les scientifiques, les décideurs tournés vers l’innovation technologique. Il est attendu également de ce forum mondial la mise en place d’un agenda panafricain des sciences et technologies, ajoute le directeur d’AIMS, Thierry Zomahoun. Ce programme aidera le continent à surveiller sa transformation par la technologie. En d’autres termes, selon le ministre, c’est de faire en sorte que l’Afrique produise des scientifiques pour contribuer à l’émergence économique du continent, à son rayonnement. Que l’Afrique ne soit pas marginalisée dans la compétition scientifique mondiale.
Interconnecter les Universités
S’agissant du choix du Sénégal, il s’explique, selon les deux parties, par les efforts fournis par le pays dans le développement de la science et la technologie. L’ancien recteur de l’UGB rappelle que le pays a initié depuis quelques années une politique de développement de l’enseignement supérieur et de la recherche, axée surtout sur les sciences, la technologie, l’ingénierie et les mathématiques.
Il reste maintenant, pour mieux appuyer tout cela, à mettre sur place l’environnement scientifique. D’abord interconnecter les Universités. Ensuite s’abonner aux bases de données scientifiques internationales. Il y a également la plate-forme mutualisée de haute technologie, telle que la plate-forme sur la biologie moléculaire, le grand calculateur intensif, la cité du savoir qui sont en cours… Bref, un ensemble d’infrastructures et d’outils permettant aux chercheurs sénégalais de ne plus éprouver le besoin d’aller à l’extérieur pour leurs investigations. Surtout que le potentiel existe et attend d’être valorisé. Car si l’on en croit le ministre, sur les 1 300 demandes enregistrées par l’Université Amadou Makhtar Mbow suite à un appel à candidatures, les 800 postulants sont des docteurs. A l’Université El Hadji Ibrahima Niasse aussi, il y a eu 1 000 demandes dont 500 docteurs.
Ainsi pour mieux vulgariser les travaux actuels et futurs, Mary Teuw Niane a invité la presse à investir ce crédo. ‘’J’appellerai la presse à aller à la rencontre de nos scientifiques, de nos jeunes qui soutiennent des thèses et qui ont besoin de visibilité. Dans tous les pays du monde, c’est la communauté des médias qui soutient la communauté scientifique endogène. La science se fait dans notre pays. Chaque jour, il y a un théorème mathématique qu’un jeune Sénégalais découvre dans une des écoles doctorales’’, plaide-t-il.