La ville de Dakar, forte de 19 communes, veut se positionner en leader dans le domaine du microjardinage pour « régler les problèmes nutritionnels et d'insertion sociale », a affirmé mardi à Dakar, Ndiouga Sakho, président de la Commission développement durable de la ville de Dakar.
« Cela doit se faire par la recherche de nouvelles solutions techniques et de nouveaux engrais », a notamment dit M. Sakho à l'ouverture d'un atelier de sensibilisation sur le compost et le lombricompost, dans le cadre du projet «Capitalisation des technologies des microjardins de la ville de Dakar », à l'initiative de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).
L'atelier permettra de présenter l'approche alternative que sont les technologies de compostage et de vermicompostage et de partager les bons résultats du projet, déjà présentés lors de l'exposition universelle de Milan 2015, en Italie.
L'utilisation de compost et de lombricompost comme substrat et fertilisant organiques constitue en effet une approche alternative, moins coûteuse que les engrais chimiques solubles, mais aussi plus respectueuse de l'environnement. L'atelier vise précisément à sensibiliser les responsables du programme microjardins de la Ville de Dakar et les opérateurs techniques sur les modalités de fabrication et d'utilisation du compost et vermicompost.
Selon Ndiouga Sakho, l'appui de la Fao et de la coopération italienne depuis une dizaine d'années, a permis à la ville de Dakar de dérouler le microjardinage dans 12 communes sur 19 que compte la ville.
« Aujourd'hui, le mrojardinage est bien lancé à Dakar avec 12 centres de formation, dans 12 communes et avec 50 encadreurs. Cela a permis d'avoir des milliers de bénéficiaires. Il a permis de régler des problèmes environnementaux, le chômage et la qualité nutritionnelle des populations. C'est pourquoi il est nécessaire de veiller à la durabilité du microjardinage en trouvant des moyens techniques pour l'amplifier dans toutes les 19 communes de la ville de Dakar. Le système du compostage doit bénéficier au plus grand nombre avec une maîtrise des techniques », a ajouté Ndiouga Sakho.
Selon Vincent Martin, représentant résident de la Fao au Sénégal, la mise en œuvre à Dakar, depuis 2006, du projet « Microjardins de la ville de Dakar », faisant suite au volet micro-jardins initié en 1999 dans le cadre du Programme Spécial de Sécurité (PSSA), contribue à la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations les moins nanties.
Grâce aux microjardins, de nombreuses familles peuvent produire au foyer et consommer une variété de légumes permettant de diversifier et d'enrichir leur alimentation. Cette technologie permet ainsi de combattre les risques de déficiences nutritionnelles et éventuellement d'obtenir de modestes revenus par la vente des surplus, pour le bien-être de la famille.
« Ce projet de capitalisation des technologies des microjardins de la ville de Dakar et son expansion au Burkina Faso, au Niger et en Gambie, résulte d'une collaboration entre la FAO, la ville de Milan et la Municipalité de Dakar. La troisième phase du projet a pour vocation d'étendre la technologie du micro-jardin vers des villes comme Ouagadougou, Niamey et Banjul, qui sont confrontées, comme Dakar, à une croissance accélérée de la population », a encore dit Vincent Martin.
TE/od/APA