L’architecte américano-haïtien Rodney Leon, concepteur de célèbres monuments new-yorkais honorant les victimes de l’esclavage, a relevé, samedi, à Dakar, la part d’inspiration qui lui est venue de l’île de Gorée, située à 3 km au large de la capitale sénégalaise.
"L’île de Gorée a été toujours très importante dans mon travail d’architecte, elle m’a toujours inspirée et dans toutes mes conceptions, il y’a une porte pour symboliser +la porte aller, sans retour+, qui se trouve à Gorée", a-t-il déclaré lors d’une conférence publique.
Rodney Leon présentait ses œuvres lors du lancement d’un nouveau magasine mensuel dénommé "Afriq-Mag" (African Renaissance internationale Ground), une publication qui se veut "transatlantique".
.D’origine haïtienne, Rodney Leon est le concepteur de célèbres monuments new-yorkais honorant les victimes de l’esclavage, dont "L’Arche du retour" et "l’African Burial Ground National Monument".
"L’Arche du retour", par exemple, est un monument construit sur l’esplanade des visiteurs au siège des Nations unies (ONU). Il vise à rappeler aux visiteurs venus de partout à travers le monde, les répercussions de la traite des esclaves.
Rodney Leon explique que son héritage culturel l’a "toujours poussé à faire beaucoup de recherche sur l’Afrique", la culture ancestrale africaine lui permettant, en retour, de comprendre son identité.
.Rodney Leon a dit avoir dessiné "cet espace sacré en faisant ressortir son spiritualité en trois segments, à savoir la reconnaissance de la tragédie, la considération de l’héritage et le souvenir perpétuel".
Ce monument "nous aidera à panser les blessures, à remémorer le passé et à honorer le souvenir des victimes", déclarait le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies, Ban Ki-moon, dans un message publié le 25 mars 2015, à l’occasion du dévoilement de ce monument, devant le siège de l’ONU.
Dans le même esprit que "L’Arche du retour", "L’African Burial Ground National Monument" a été construit à Manhattan, pour commémorer un site d’enfouissement. Ce monument abrite un site contenant les restes de plus de 400 Africains enterrés à ce même endroit, entre 1690 et 1794.