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© Primature par A. Seck
Ébola: Inauguration du "Terminal H" destiné au corridor humanitaire Dakar, le 28 Février 2015 - Le Premier ministre du Sénégal a procédé à l`inauguration du "Terminal H" situé à la base aérienne Andalla Cissé de Ouakam et destiné au corridor humanitaire. Photo: Awa Marie Coll Seck, ministre de la Santé et de l`action sociale. |
C’est une campagne inédite. Tous les couchages du Sénégal seront dotés d’une moustiquaire imprégnée à longue durée d’action. Cette campagne dure 6 mois et va coûter 17 milliards de francs Cfa. Le Programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp) demande ainsi aux populations d’utiliser ces moustiquaires pour barrer la route au paludisme.
Le Sénégal sort les gros moyens pour dérouler la Campagne nationale de distribution universelle de moustiquaires imprégnées à longue durée d’action (Milda). La campagne entre dans le cadre du Plan national stratégique de lutte contre le paludisme avec un objectif d’élimination de cette pandémie séculaire. Avec cette campagne, le Sénégal lutte contre l’anophèle, moustique dont la femelle est responsable du paludisme, mais aussi contre toutes les maladies vectorielles comme la dengue ou le virus zica qui sévit actuellement au Brésil et aux Amériques.
Pendant 6 mois, 35 mille personnes seront mobilisées dans toutes les régions pour doter tous les couchages du Sénégal évalués à plus de 14 millions de moustiquaires imprégnées à durée d’action. 300 camions et 80 véhicules mobilisés pour le transport des Milda dans les régions. Pour soutenir cette campagne inédite, notre pays en partenariat avec le Fonds mondial a mobilisé 14 milliards de francs Cfa pour l’achat de plus de 8 millions de moustiquaires et 3 milliards pour les frais de distribution, révèle Dr Lamine Diouf du Programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp).
La campagne va démarrer ce samedi dans les régions sud. «Déjà, ces régions ont reçu leur dotation en moustiquaires et d’ici juin, on espère couvrir l’ensemble du pays, car nous souhaitons finir la campagne avant l’hivernage», indique Dr Ndella Diakhaté, administrateur du Fonds mondial à Intra-Heath. Dr Marie Khémes Ndiaye Ngom, directeur de la Maladie, a insisté sur l’utilisation de ces Milda par les populations. Elle estime qu’il ne s’agit pas de distribuer ces 8 millions de Milda, mais d’utiliser ces moustiquaires. «Il n’est pas opportun de mettre autant d’argent dans cette campagne sans atteindre les objectifs fixés. C’est-à-dire arriver à un taux d’utilisation de 80% des Milda», souligne-t-elle. Mais vu les précédents taux d’utilisation, ce n’est pas gagné puisque, rappelle Dr Lamine Diouf, entre 2010 et 2014, «le Pnlp avait distribué 11 millions de moustiquaires imprégnées et on a de la peine à dépasser 50% de taux d’utilisation de la Milda». Pour réussir le pari de l’utilisation, les équipes prévoient un dispositif de suivi. Elles vont se déplacer dans les foyers jusque dans les couchages et accrocher avec les populations les moustiquaires. Une façon pédagogique d’encourager toutes les familles à dormir sous moustiquaire, éviter le paludisme et ainsi rentabiliser l’investissement.
Le Sénégal, en prenant cette initiative, s’engage dans une phase d’élimination du paludisme. Et selon le coordonnateur du programme palu, Dr Mady Bâ, les perspectives sont bonnes. «Notre pays a réussi par les différentes stratégies mises en place à réduire la mortalité et la morbidité de cette maladie qui est aujourd’hui de 3%», se réjouit-il. Tout de même, il indique qu’il ne faut pas dormir sous les lauriers et on doit, selon lui, éviter les rebonds. Il invite toutes les familles à dormir sous la moustiquaire toutes les nuits et toutes les années. Tout le monde doit mettre la main à la patte pour relever le défi.
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