Le président Macky Sall quitte Dakar ce mercredi pour Bujumbura, la capitale du Burundi, dans le cadre d’une "mission de haut niveau" chargée, au nom de l’Union africaine (UA), d’instaurer un "dialogue inclusif" entre les protagonistes de la crise dans ce pays d’Afrique de l’Est.
Selon la présidence sénégalaise, le déplacement du chef de l’Etat entre dans le cadre des activités d’un "comité" mis en place par l’UA, qui comprend aussi les présidents de la Mauritanie, Mohamed Ould Abdelaziz, de l’Afrique du Sud, Jacob Zuma, du Gabon, Ali Bongo Ondimba, et le Premier ministre éthiopien, Hailemariam Desalegn.
Le "comité de haut niveau" sur la crise burundaise a été créé lors du 26e sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine, fin janvier dernier, à Addis-Abeba (Ethiopie).
Son "mandat" consiste à "consulter le gouvernement, ainsi que d’autres acteurs burundais, sur le dialogue inclusif et, le cas échéant", aider au "déploiement" d’une "mission africaine de prévention et de protection" des civils, au Burundi, rappelle la présidence sénégalaise.
Le 17 février, Macky Sall a reçu l’ambassadeur du Burundi en Côte d’ivoire, Aïdara Bocoum, également conseiller spécial du président du Burundi, Pierre Nkurunziza.
M. Bocoum était "porteur d’un message du président burundais sur la situation sociopolitique dans ce pays".
Le Burundi est confronté à une crise politique qui a coûté la vie à plusieurs centaines de personnes, depuis l’annonce de la décision de Pierre Nkurunziza, en avril 2015, de briguer un nouveau mandat considéré par l’opposition burundaise comme une violation de la Constitution du pays.
Selon les Nations unies, environ 200 mille Burundais ont quitté leur pays à cause des violences politiques.
Parmi les réfugiés figurent des personnalités politiques et des fonctionnaires, dont un ancien président du Parlement et un ancien dirigeant de la commission électorale nationale du pays.
L’Union africaine a suspendu en janvier sa décision d’envoyer au Burundi une force de cinq mille soldats, qui devaient assurer la protection des civils.
Selon le président burundais, le déploiement d’une force africaine dans le pays sera considéré comme une atteinte à son intégrité territoriale.
M. Nkurunziza a été réélu lors d’une élection présidentielle boycottée par l’opposition, en juillet dernier.
Il dirige le pays depuis 10 ans. Elu chef de l’Etat en 2005, il a été réélu en 2010, ce qui devait être son dernier mandat, selon ses adversaires politiques.
Pierre Nkurunziza a échappé à une tentative de coup d’Etat en mai 2015.
Lors d’une visite du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, à Bujumbura, mardi, il a promis d’entamer le dialogue avec l’opposition.