Des organisations de la société civile du Sénégal ont annoncé mardi vouloir mettre sur pieds à partir de mercredi un "front du non" lors du référendum du 20 mars pour "désavouer" le président Macky Sall après qu’il a renoncé à réduire la durée de son mandat en cours de sept à cinq ans.
"Nous vous annonçons la mise en place d’un cadre qui s’appelle le front du non (lors du référendum) pour désavouer publiquement sur le plan international l’acte qui a été posé par le président Macky Sall", a annoncé Abdourahmane Sow, du Mouvement du 23-juin 2011 (M23).
Ce mouvement avait été à la tête de la contestation contre le troisième mandat de l’ancien président sénégalais, Abdoulaye Wade en 2012.
Ce cadre composé notamment de "Y en a marre", Amnesty international Sénégal, la Rencontre africaine des droits de l’homme (Raddho) et du M23, veut dire "non à un président qui ne saurait donner de la valeur à sa parole donnée", selon M. Sow face à la presse à Dakar.
La mise en place de ce cadre intervient une semaine jour pour jour, après la renonciation du chef de l’Etat de réduire la durée de son mandat de sept à cinq comme il l’avait promis entre les deux tours de la campagne présidentielle de 2012.
Depuis, des organisations de la société civile et des partis politiques de l’opposition ont multiplié les communiqués et sorties pour marquer leur désapprobation à M. Sall qui dit vouloir se "conformer" à la décision du Conseil constitutionnel.
"Une haute trahison et un parjure", a qualifié M. Sow, annonçant que le M23 envisageait "porter plainte" contre le président sénégalais à "la haute Cour de justice" comme le prévoit la constitution en son article 101.
Par ailleurs, les mouvements ont appelé les maires socialistes, Khalifa Sall et Aissata Tall Sall, à les "rejoindre sur le terrain" pour dire "non au référendum".
Le maire socialiste de Dakar, Khalifa Sall et sa "camarade" Aissata Tall Sall ont ouvertement critiqué la décision du président Sall contrairement au premier responsable du parti, Ousmane Tanor Dieng (membre de la coalition au pouvoir).
Le référendum est sensé se tenir le 20 mars et devrait permettre à la Constitution d’accueillir quinze nouvelles réformes dont la réinstauration du quinquennat aux futurs mandats présidentiels.
LIB