La Fédération malienne de football (FEMAFOOT), qui a réussi une année 2015 faste en faisant participer sept de ses sélections nationales aux phases finales de compétitions continentales et mondiales, a ravi la vedette à l’occasion de la dernière assemblée générale de la zone ouest A de la Confédération africaine de football (CAF).
Applaudi par ses pairs lors de la rencontre, mercredi dernier à Dakar, le président de la FEMAFOOT, le général Boubacar Diarra ne semble pourtant pas bénéficier de la même considération dans son pays.
"Cette marque de reconnaissance fait d’autant plus plaisir que ce n’est pas le cas chez certains dirigeants de mon pays, qui, à leur niveau, perçoivent l’excellence comme une tare", commente le dirigeant malien, élu quatrième vice-président de la zone ouest A.
"C’est grave quand l’excellence a tendance à devenir une tare au Mali, et la médiocrité une qualité", a indiqué le dirigeant malien, assurant que "des gens se sont ligués" contre son équipe et lui, pour leur "rendre la vie impossible".
"Nous sommes allés aux élections en 2013 et les battus se sont coalisés contre nous en se liguant avec certains qui avaient perdu leurs postes", a-t-il déclaré.
"Ils ont déclaré que tant que je demeure président, ils vont se retirer de tout, à défaut, ils ont remué le cocotier", a-t-il dit, soupçonnant "une main invisible" derrière de tels agissements.
"Mais on ne peut pas permettre qu’un groupe de quatre décide d’en imposer à tout le monde", a-t-il ajouté, en faisant valoir que les résultats actuels du football malien plaident en faveur de son équipe fédérale.
Le Mali, présent à sept phases finales de CAN et de Coupe du monde, toutes catégories confondues, en 2015, est monté quatre fois sur le podium, avec en prime un sacre continental chez les moins de 17 ans, au cours de l’année écoulée.
Avec les retombées financières des différentes compétitions et sur fonds propres, la FEMAFOOT a engazonné et électrifié huit terrains de clubs de football de première division.
"Heureusement que le peuple du football est avec nous et la victoire contre l’équipe ivoirienne, lors du CHAN, une première depuis 40 ans, a apporté encore plus de respectabilité", a-t-il expliqué.
Il dit ne pourtant pas comprendre "la posture du ministère de tutelle, avec lequel les choses ne sont pas faciles".
A côté de ces résultats, le général Diarra informe que son équipe a obtenu de la FIFA un financement de l’ordre d’un milliard 250 millions de francs CFA pour financer des infrastructures sportives au nord du pays.
"Si nous arrivons à soustraire les jeunes aux mains des djihadistes en leur proposant le football, on aurait réussi une grande partie de la bataille", a-t-il dit, en évoquant la présence de mouvements djihadistes dans cette partie du Mali, malgré la présence des forces internationales.
"On a fini avec Tombouctou, nous allons attaquer celui de Gao et ensuite ce sera le tour Kidal. Aider à régler les problèmes du nord, c’est aider à régler les problèmes du pays. Nous avons tout pour être aidés et adulés et c’est le contraire qui se passe", a-t-il insisté.
Si des bonnes volontés, comme des députés maliens, se sont engagées à décanter la situation, le football malien vit une sérieuse crise dont le soubassement est le refus de quatre clubs (Club Olympique de Bamako, Centre Salif Keïta, Djoliba et Avenir de Tombouctou) de prendre part aux compétitions.
Ces clubs dénoncent la gestion de l’équipe dirigée par le général Diarra.
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