Des acteurs africains des marchés publics préconisent une rationalisation du management de la commande publique, au regard des enjeux et défis que cette question représente pour l’Afrique, a constaté l’APS.
Ces représentants d’institutions africaines de régulation participaient à une table ronde sur le thème "Les neuf ans de la réforme des marchés publics dans l’espace UEMOA : enjeux et perspectives".
Cette rencontre portait sur les enjeux de la modernisation des règles de procédures des marchés publics.
"La commande publique est un enjeu financier de taille pour nos pays parce qu’elle représente près de 15% du Produit intérieur brut des pays membres de l’UEMOA. Ce qui représente des sommes importantes", a relevé le directeur général de l’Autorité de régulation des marchés publics (ARMP) Saër Niang.
Il s’exprimait lors de cette table ronde dont l’ouverture officielle était présidée par Diatourou Ndiaye, le directeur de cabinet du Premier ministre, Mahammed Boun Abdallah Dionne.
Participaient à cette rencontre, des représentants de ministères techniques, des directeurs et présidents d’institutions de régulation des marchés publics ainsi que des représentants du secteur privé et de la société civile.
Selon le directeur exécutif de l’ARMP du Mali, Adama Yacouba Touré, "il est nécessaire de procéder à une correction des erreurs en établissant les insuffisances, en vue d’apporter les corrections qu’il faut pour accélérer les procédures".
Plusieurs intervenants ont relevé, au cours des échanges, "le besoin d’accélérer les procédures" et "l’exigence de transparence".
"Il y a certes une lourdeur, une lenteur et une certaine complexité dans les procédures, mais il le faut si nous voulons nous conformer à l’exigence de transparence dans le processus d’attribution des marchés publics", a fait observer le DG de l’ARMP du Sénégal.
"Pour les élites politiques qui ont été élues pour conduire le développement d’un pays, ces lourdeurs peuvent être vues comme des empêcheurs de tourner en rond, mais elles doivent savoir que l’objectif ultime et précis de la réglementation des marchés publics est d’aider au développement économique", a noté Saër Niang, par ailleurs président du Réseau africain des institutions de contrôle et de régulation des marchés publics.
L’ancien directeur de l’ARMP du Sénégal, Youssouf Sakho, a lui insisté sur la nécessité de faire "une mise à jour permanente" de la règlementation liée à l’attribution de la commande publique.
"En France, en moins de cinq ans, le code de procédure des marchés a connu une cinquantaine de modifications. Il ne faut donc pas s’offusquer s’il y a une mise à jour permanente", a expliqué Youssouf Sakho, ancien ministre des Transports et de l’Equipement sous le régime de l’ex-président Abdoulaye Wade.
Il est longuement revenu sur les "principes et pratiques universelles des marchés publics", au cours d’une communication sur "L’harmonisation des règles de passation et d’exécution des marchés publics dans la construction d’un marché commun communautaire".
Le Sénégal assure la présidence Réseau africain des institutions de contrôle et de régulation des marchés publics, créé en 2010 à Dakar, à partir du constat selon lequel il "était nécessaire de poursuivre et de consolider les réformes engagées dans les procédures de la commande publique afin de les rendre plus performantes et plus efficaces".
Considéré comme un outil d’accompagnement technique, ce réseau ambitionne de favoriser les échanges et le partage d’expériences entre ses membres, en mettant l’accent sur la promotion des règles d’éthique et de transparence.
Il vise aussi à doter ses membres d’outils de contrôle et de régulation pour moderniser et simplifier les procédures des marchés publics.