Le Sénégal est désormais en mesure de mener des enquêtes terroristes. C’est l’affirmation du Commandant Mamadou Diagne Ndoye de la chaîne de renseignement militaire de l’Etat-major général des armées, en marge d’un exercice de démolition d’explosifs tenu dans le cadre de l’exercice multinational Flintlock 2016 qui regroupe depuis le 8 février 33 Nations au Sénégal.
Pour apporter une réponse efficace et efficiente à la menace terroriste, le Sénégal abrite depuis le 8 février, l’exercice multinational «Flintlock 2016». Cet exercice regroupe une trentaine de pays européens, américains et africains, et des agences et organisations gouvernementales des Etats-Unis. Dans ce cadre, un véhicule 4/4 blindé a été complètement détruit avec une charge de 15 kg d’explosifs de type C4 au Centre d’entraînement national de Mont-Rolland. Ce type d’explosif, très puissant, qui, de l’avis du Commandant Mamadou Diagne Ndoye, peut tuer une centaine de personnes. Il s’agit, en effet, selon le Capitaine Samba Ndiaye, d’un exercice de démolition «plutôt réel qui a été mis en œuvre dans le cadre de la formation anti-terroriste au Centre d’entraînement national de Mont-Rolland». L’exercice, explique l’adjoint du Centre d’entraînement tactique n°7, a un double objectif : «D’abord de montrer le danger qui peut guetter toutes les populations africaines. Et dans un cadre intégré de Flintlock et de nos partenaires, il fallait une démonstration.» Ensuite : «C’est de permettre aux stagiaires sénégalais, militaires, gendarmes et policiers, de voir exactement jusqu’où le danger qui nous guette peut prévaloir.» La formation qui consiste, selon le Commandant Mamadou Diagne Ndoye, de la chaîne renseignement militaire de l’Etat-major général des armées, «à entraîner les stagiaires à pouvoir faire des enquêtes après explosion». Les quelles permettront, de l’avis du stagiaire, «de trouver des indices qui pourront mener probablement aux éventuels auteurs de ces actions». Commandant Diagne explique : «La formation nous permet de savoir la procédure à prendre pendant les enquêtes post-explosion. Et aujourd’hui nous avons assisté à une explosion pour pouvoir constater les dégâts que peut faire une explosion qui est souvent la méthode utilisée par les terroristes pendant les attentats kamikazes.» Bref, dit le stagiaire, c’est pour une formation «d’anticipation et de prévention». Il conclut pour dire, «d’après ce que nous avons appris, nous avons assez d’éléments pour mener des enquêtes terroristes».
L’exercice multinational «Flintlock 2016», qui a démarré le 8 février au Sénégal, devra se poursuivre jusqu’au 29 février 2016 dans les régions de Thiès, Saint-Louis et Kédougou, les départements de Bakel et Podor. En partenariat avec le Commandement américain en Afrique (Africom), l’édition de cette année regroupe une trentaine de pays européens, américains et africains, et des agences et organisations gouvernementales des Etats-Unis. Ce, dans la volonté affichée des Etats de combattre systématiquement le terrorisme et par tous les moyens, estime Capitaine Samba Ndiaye, adjoint du Centre d’entraînement tactique n°7, qui ajoute : «Nous utiliserons les moyens diplomatique et militaire dans un cadre de coopération sous-régional, régional et même dans un cadre multilatéral pour combattre le terrorisme.»