De l’argent frais, c’est ce dont le ministère de l’Intérieur a besoin dare-dare pour organiser le référendum. Le chef de l’Etat autorise le gouvernement à recourir à la caisse d’avance pour décaisser 3,2 milliards de francs Cfa.
Ça parle référendum au ministre de l’Economie, des finances et du plan, car l’organiser exige de la liquidité. Outre le 1,5 milliard de francs Cfa qui était budgétisé par le ministère de l’Intérieur et de la sécurité publique et justifié comme des «crédits destinés aux dépenses d’élections», il faudra trouver des ressources additionnelles, non budgétisées au préalable, pour financer tout le processus de l’organisation du scrutin référendaire du 20 mars prochain. Par quel mécanisme ? Le chef de l’Etat, Macky Sall, a décidé de puiser dans sa caisse d’avance pour mettre à la disposition du ministère de l’Intérieur 3,2 milliards de francs Cfa. Au lendemain de l’adoption du budget de ce ministère, Le Quotidien avait attiré l’attention sur le fait qu’un montant de 3,2 milliards de francs Cfa, précédemment retenu en Conseil des ministres pour les besoins de l’organisation du référendum, avait été ignoré dans la détermination des dépenses de fonctionnement autorisées à Abdoulaye Daouda Diallo pour l’exercice 2016 (Voir l’édition du 9 décembre 2015). Une omission qui avait accentué le doute sur la volonté réelle du chef de l’Etat d’organiser ce scrutin référendaire. Mais le ministre de l’Intérieur et de sécurité publique avait rassuré les parlementaires que ses services étaient prêts à lancer le processus à tout moment. Il n’attendait que le signal soit donné par le président de la République.
Une fois que l’avance est effective, les promoteurs de la bonne gouvernance publique devront patienter jusqu’à l’examen de la prochaine Loi de finances rectificative pour la voire inscrite dans le budget du ministère de l’Intérieur. Quoi qu’il en soit, l’urgence que constitue la tenue du référendum pourrait justifier des marchés de gré à gré pour la confection des bulletins de vote, la commande de matériel électoral, etc. Par ailleurs, aux dernières élections locales, la Commission électorale nationale autonome avait déployé 7 000 superviseurs épaulés par 13 mille contrôleurs. Chaque bureau de vote est composé de trois membres. Et ils étaient 12 mille 378 en 2014. Autant de vacataires qui vont émarger, quels que soient les résultats du vote.