M. M. Lô, un maitre coranique établi à Louga, a été déféré au parquet pour des sévices corporels. La police lui reproche d’avoir causé la mort de l’un de ses talibés de 9 ans.
Le quartier Althiéry, dans la commune de Louga, est secoué depuis plusieurs jours par la mort d’un talibé, des suites de châtiments corporels. C. Aw était juste âgé de 9 ans. Le jeune apprenant a rendu l’âme, le samedi 6 février dernier, à l’hôpital régional Ahmadou Sakhir Mbaye de Louga où il était admis depuis 48 heures. Mais, le médecin qui l’a traité a constaté des traces de sévices corporels. C’est pourquoi, il a demandé à ce qu’une autopsie soit faite. Selon des sources proche de l’enquête, le certificat de genre de mort a révélé que l’enfant est décédé des suites d’un ‘’état de syndrome infectieux associé à un anonyme sur un terrain de maltraitance’’.
C’est ainsi qu’il a averti les éléments du commissariat de Louga. Sur la base de ce certificat de genre de mort, après avoir saisi le Procureur de la république, les policiers ont convoqué et entendu M. M. Lô, le maitre coranique, dans le cadre d’une enquête ouverte pour élucider les circonstances de la mort de l’enfant. Les hommes du Commissaire Waly Camara se sont également rendus au daara où plusieurs pensionnaires ont été entendus. Parmi les témoignages, ceux de deux talibés ont enfoncé le maître coranique.
Nos sources renseignent que le frère de la victime âgé de 12 ans, qui est pensionnaire de l’école coranique, a confié aux enquêteurs que le marabout passait son temps à les battre. Un autre talibé a abondé dans le même sens, en révélant avoir fugué, il y a juste quelques jours, à causes des sévices corporels atroces qu’il lui faisait subir.
‘’Il est hors de question de battre nos pensionnaires à mort’’
Entendu à son tour, M. M. Lô, âgé de 27 ans, a reconnu partiellement les faits qu’on lui reproche. Lors de son audition, il a déclaré qu’il lui arrive de corriger ses disciples. ‘’Comme, dans tous les daaras, il arrive au marabout de corriger les disciples, s’ils transgressent les règles. Mais, il est hors de question de battre à mort des enfants dont les parents nous ont fait confiance pour leur apprendre le saint Coran’’, a soutenu le maitre coranique devant les enquêteurs.
Sauf que malgré ses dénégations, il n’a pas pu convaincre les éléments du commissariat de Louga qui ont jugé nécessaire de le remettre entre les mains du parquet du département pour les délits de coups et blessures volontaires (CBV) ayant entrainé la mort sans l’intention de la donner.