Killer Ace rappeur gambien réfugié au Sénégal: ‘’Yahya Jammeh s’approprie tout en Gambie et divise les Gambiens’’ #aDakar

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Killer Ace rappeur gambien réfugié au Sénégal: ‘’Yahya Jammeh s’approprie tout en Gambie et divise les Gambiens’’

Publié le samedi 20 fevrier 2016 | Enquête Plus

© Abidjan.net par Atapointe
Ouverture du 44è sommet de la CEDEAO à Yamoussoukro en présence de 14 chefs d`Etat
Le 44è sommet ordinaire de la Communauté économique des Etats de l`Afrique de l`Ouest (CEDEAO) s`est ouvert, vendredi, dans la capitale politique et administrative de la Côte d`Ivoire, Yamoussoukro en présence de 14 Chefs d`Etat de la sous-région ouest-africaine. Photo: Yaya Djammeh, président de la République du Gambie

La Gambie fête ses 51 ans d’indépendance. Le rappeur et refugié gambien Killer Ace, a profité de l’occasion pour rencontrer hier la presse au siège du mouvement Y en a marre. Il dénonce ‘’l’anarchie’’ que le président Jammeh installe dans leur pays.

Le temps de la célébration d’une indépendance qui a vu le jour, il y a de cela 51 ans, le rappeur Ali Cham a voulu marquer hier une pause et s’interroger sur l’avenir de son pays, la Gambie. Il dénonce‘’l’anarchie’’ qui y règne. ‘’J’ai porté la responsabilité de dénoncer les mauvaises conditions de vie de mon peuple, après en avoir pris conscience. La Gambie était dans le lot des pays les plus démocratiques du monde. Mais actuellement, il est l’un des pays qui a le plus reculé démocratiquement’’. Le rappeur en veut pour preuve l’arrestation arbitraire des citoyens, notamment, des journalistes, des autorités, des imams, entre autres. ‘’En Gambie, il n’y a qu’une seule personne qui parle, c’est le président Yahya Jammeh. Quiconque essaye de dire son mot est tout de suite envoyé en prison’’, fulmine-t-il.

Artiste engagé pour la cause de la démocratie et de la défense des droits de l’Homme en Gambie, son dernier single, sorti le 23 juin 2015, lui a valu son exil au Sénégal. Dans ‘’Ku bokk ci gétt gi, naan ci meew mi’’, le rappeur dénonce les libertés confisquées par Yahya Jammeh. ‘’A la sortie de ce single, on a commencé à me rechercher, à appeler ma famille. C’est ainsi que l’on m’a conseillé de quitter le pays, afin de continuer ma mission. Et je suis venu au Sénégal côtoyer le mouvement Y en a marre’’, confie-t-il.

‘’C’est comme si le gouvernement du Sénégal avait peur de Yahya Jammeh’’

Fadel Barro, qui est persona non grata en Gambie, considère que le Sénégal montre parfois une certaine peur face aux actes posés par le chef de l’Etat gambien. Le coordonnateur du mouvement contestataire donne l’exemple de la hausse du prix de la taxe sur les ‘’poids lourds’’ qui traversent le sol gambien. Une taxe qui est passée de 4000 francs à 400 000 francs Cfa. ‘’On ne peut pas être au XXIe siècle et avoir un président qui se lève un beau jour pour porter des taxes de 4000 à 400 000 francs. C’est même impensable. Malheureusement, c’est comme si le gouvernement du Sénégal avait peur de Yahya Jammeh, parce qu’il n’a rien dit. Mêmes les syndicalistes n’en ont pas parlé. C’est le syndicat des transports qui est sur la zone qui a pris sa responsabilité et fermé la frontière’’, fustige-t-il.

En plus de la terreur qui, selon les intervenants d’hier, continue de régner en Gambie, Fadel Barro fait état des difficultés économiques des administrés de Jammeh. Selon ses dires, actuellement, des Gambiens mangent du ‘’gnankatang et du Jumbo’’ (du riz blanc assaisonné de bouillons) comme repas. Ensuite, revenant à la charge, le rappeur Killer Ace a dénoncé la division créée par le chef de l’Etat gambien. ‘’Aujourd’hui, les Gambiens ne se font plus confiance. Chacun pense que son prochain est un espion de Yahya Jammeh. Il a instauré un climat de terreur et de méfiance entre Gambiens’’, argue-t-il. C’est d’ailleurs pour cela qu’il veut faire aujourd’hui un concert au ‘’Yeungoulen’’, pour appeler les Gambiens à la réconciliation. Ce show sera précédé d’une conférence pédagogique où des thèmes seront développés par des Gambiens résidant au Sénégal. Un programme alléchant qui tourne autour de l’indépendance de la Gambie.