IMAM MBAYE NIANG QUITTE LE NAVIRE BENNO BOKK YAKAAR (BBY)
Le député Imam M’baye Niang n’est plus membre de la coalition Benno bokk yakaar (Bby). Le président du Mouvement de la réforme et du développement social (Mrds) a rendu sa démission de cette coalition qui a porté au pouvoir Macky Sall lors du second tour de la présidentielle de 2012, suite à la décision du Président de la République de poursuivre son mandat jusqu’à son terme, en 2019. C’est hier, dans la journée qu’Imam Mbaye Niang a remis sa démission de membre de Bby et aussi de son poste de Secrétaire élu au président du dit groupe parlementaire, Moustapha Diakhaté dans la journée.
MOUSTAPHA DIAKHATE TIRE SUR IDY, IMAM MBAYE NIANG ET ALIOUNE TINE
Réponse du berger à la bergère. Le président du groupe parlementaire de la majorité Benno bokk yakaar (Bby) a apporté la réplique au président de Rewmi, Idrissa Seck et à Alioune Tine. S’exprimant sur la vague de réactions suite à la décision du Président de la République de se soumettre à l’avis du Conseil Constitutionnel, Moustapha Diakhaté a qualifié Idrissa Seck «d’une ancienne gloire de la classe politique qui n’a plus sa place dans l’arène ». Mieux, le président du groupe parlementaire de la majorité Benno bokk yakaar (Bby) estime qu’Idrissa Seck «ne fait plus de la politique» mais de «l’animation politicienne».
Loin de s’en tenir là, Moustapha Diakhaté a également saisi cette occasion pour tacler sévèrement l’ancien président de la Raddho, Alioune Tine qui a qualifié cette décision du chef de l’État «de grand bond en arrière». Pour Moustapha Diakhaté, «On ne peut pas exiger hier, d’Abdoulaye Wade le respect de la Constitution et demander à Macky Sall de violer cette même Constitution. Car le Conseil constitutionnel a été très clair en disant que la modification du mandat en cours n’est pas conforme».
Réagissant au sujet de la démission de l’Imam Mbaye Niang, Moustapha Diakhaté dit ne pas comprendre sa démarche d’autant plus que ce dernier était parmi ceux qui étaient dans la rue le 23 juin pour demander le respect de la Constitution. «Je crois que Imam Mbaye Niang veut que le président, Macky Sall viole la Constitution. Cela me parait bizarre pour quelqu’un qui était descendu dans la rue le 23 juin pour demander le respect de la Constitution». Selon lui, «tous ceux qui étaient dans la rue pour demander au Président Wade de respecter la Constitution ne peuvent pas demander au Président Macky Sall de la violer».
Par ailleurs, le président du groupe parlementaire de la majorité à l’Assemblée nationale a estimé que demander au président de la République de se conformer à l’engagement de réduire son mandat, c’est le pousser à la haute trahison. Car dit-il, dans notre pays, le Sénégal, la Constitution est supérieure à la parole du président de la République et du candidat Macky Sall.
SANOUSSI DIAKITE EN PHASE AVEC MACKY SALL
Le directeur de l’Office national de la formation professionnel (Onfp), Sanoussi Diakité, par ailleurs, responsable politique de l’Alliance pour la République (Apr) à Kolda est en phase avec la décision du Président Macky Sall de se conformer à l’avis du Conseil constitutionnel sur la réduction du mandat présidentiel. En conférence de presse hier, l’inventeur de la machine à décortiquer le fonio, a estimé que le chef de l’État, à travers cette décision, a fait preuve de grande sagesse et de légalisme.
Selon lui, le président de la République qui a sans aucun doute, exprimé sa volonté de réduire la durée de son mandat ne pouvait aller à l’encontre de la décision du Conseil constitutionnel concernant la faisabilité de cette baisse. «Le président de la république est le garant et gardien de la Constitution. Il ne peut être en déphasage avec le Conseil constitutionnel. Il ne pouvait que se plier à cette décision du Conseil constitutionnel qui a une responsabilité constitutionnel», a laissé entendre Sanoussi Diakité.
SEYDOU GUEYE, MINISTRE AUPRÈS DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE ET PORTE-PAROLE DU GOUVERNEMENT : «Le président de la République a respecté sa parole...»
Seydou Gueye, ministre auprès du président de la République et porte-parole du gouvernement est formel, le chef de l’Etat, Macky Sall s’est acquitté de son engagement de réduire la durée de son mandat. Joint au téléphone hier, par la rédaction de Sud quotidien, Seydou Gueye, par ailleurs porte-parole de l’Alliance pour la République (Apr) a indiqué que le président de la République a respecté sa parole. Selon lui, le chef de l’État Macky Sall ne pouvait passer outre la décision du Conseil constitutionnel qui lui a opposé une fin de non recevoir pour l’application de la réduction du mandat en cours. A ce titre, le responsable aperiste de la Medina invite les Sénégalais à se mobiliser pour le oui.
«Juridiquement cela veut dire que l’affaire est close. Maintenant, il soumet aux Sénégalais par référendum le projet de réforme constitutionnel aux fins de consolidation de notre démocratie et système institutionnel, l’élargissement des droits des citoyens. L’enjeu du référendum porte sur ça. Il faudrait que les Sénégalais comprennent que vouloir ce n’est pas pouvoir», martèle le ministre auprès du président de la République et porte-parole du gouvernement avant d’insister : «Le président de la république a respecté la loi de notre pays. La loi dans un Etat de droit, s’impose à tout le monde. Chacun a la liberté de faire sa propre appréciation de la situation. Pour moi, la prochaine rencontre avec le peuple se fera le 20 mars, la date du référendum. Je ne fais aucun pacte et aucune projection sur des choses non encore ouvertes. Le défi, c’est de mobiliser les Sénégalais pour qu’ils votent le jour du référendum».
JO DIOP, MEMBRE FONDATEUR DE YOONU ASKAN WI, CHARGÉ DU PATRIMOINE : «Macky Sall vient de donner un stimulus au peuple...»
«Le président de la République, Macky Sall a fait du machiavélisme. D’ailleurs, tous les régimes qui se sont succédé à la tête du Sénégal, n’ont jamais servi le peuple sénégalais. De Senghor à Macky Sall, en passant par Abdou Diouf et Abdoulaye Wade, tous ces dirigeants n’ont fait que servir leurs propres intérêts et le système impérialiste parce que ce sont, justement, les chiens de garde de l’ordre capitalisme néolibéral. Cependant, je peux vous assurer que nous sommes à la veille de grandes tempêtes, de grandes révoltes populaires insurrectionnelles parce que notre peuple ne peut pas continuer à vivre dans le mensonge.
Aujourd’hui, tous les rapports d’étique ont été foulés aux pieds. Le mensonge est érigé en règle. De plus en plus, les masques tombent. Avec cette décision de fouler aux pieds son propre engagement, Macky Sall n’a fait que donner au peuple des arguments supplémentaires pour le sanctionner au moment venu. Macky Sall vient de donner un stimulus au peuple qui va prendre ses responsabilités et lui infliger une sanction exemplaire».