L’érection de cimetières musulman et chrétien à Guédiawaye est-t-il en train d’être enterrée sous le regard impuissant des riverains ? En plus de l’arrêt des travaux, une partie du site a été morcelée et vendue à des privés au grand dam des populations. La mairie promet de remettre de l’ordre pour concrétiser cette promesse.
C’est une vieille doléance : Les cimetières de Guédiawaye, un vieux projet, tardent à être concrétisés. Depuis plusieurs semaines, les travaux sont à l’arrêt au grand dam des populations de cette ville qui continuent à enterrer leurs morts à Pikine et Saint-Lazard. Confiée au promoteur Abdoulaye Sow, l’érection des cimetières est presqu’enterrée à cause de plusieurs raisons. Sur place, des parcelles ont été morcelées sur le site des cimetières et vendues à des privés. Les riverains ne cachent pas leur inquiétude : «Ces 14 ha prévus pour les cimetières risquent d’être volatilisés. Car ils sont en train d’être morcelés par des personnes inconnues du secteur.»
Joint par téléphone, Abdoulaye Sow n’a pas voulu trop s’épancher sur cette question. Quid de la rupture de son contrat entre son entreprise et la mairie de la ville dirigée par Aliou Sall ? «J’étais en train de faire le travail. Depuis longtemps. Et par notification, le maire nous a demandé d’arrêter les travaux ! Motif, on ne sait pas. Car je ne me suis pas encore entretenu avec lui pour prendre connaissance des véritables raisons de cette rupture.»
Par ailleurs, le promoteur, doublé d’homme politique, a laissé entendre qu’il a financé les travaux de terrassement sur fonds propres. Il dit : «C’est avec nos propres moyens qu’on se débrouille. On devait faire le travail et après voir les modalités par lesquelles on devait nous payer nos sous. C’est ce qui avait été prévu.»
Du côté de la mairie, on n’avance pas les raisons de cette rupture de contrat. Cheikh Mbacké Fall, chef de cabinet du maire de Guédiawaye, reconnaît l’arrêt des travaux. Sans entrer dans les détails. «C’est vrai que le contrat entre Abdoulaye Sow et la mairie de la ville a connu une rupture sur décision du maire Aliou Sall. D’ailleurs, le projet va être confié à l’entreprise Agetip. Et je rassure les populations pour leur dire que ces personnes, qui sont en train d’occuper le site du cimetière, n’ont qu’à se replier. Car non seulement les documents qu’elles disposent sont faux, en plus, elles risquent d’être traînées en justice. Et je ne vais pas citer leurs noms mais qu’elles restent loin du site», prévient Cheikh Mbacké Fall.
Aujourd’hui, les populations piaffent d’impatience d’avoir leurs propres cimetières. Sur le site, il était prévu l’érection de deux cimetières musulman et chrétien. Ce qui constitue une doléance aussi vieille que la ville de Guédiawaye.