Dakar - Papa Massata Diack, un fils de l’ex-patron de l’athlétisme mondial Lamine Diack, recherché par la France pour corruption, a été entendu pendant plusieurs heures par la police à Dakar mercredi, ont rapporté jeudi des médias privés sénégalais.
Papa Massata Diack, ex-consultant marketing de la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF) qu’a longtemps présidée son père, et son entourage ont régulièrement décliné les sollicitations de l’AFP et s’expriment rarement dans la presse depuis plusieurs mois. Aucun de ses avocats n’avait pu être joint par l’AFP jusqu’à jeudi après-midi.
Il a été placé par Interpol sur sa liste des personnes les plus recherchées le 17 décembre après un mandat d’arrêt émis par la France, en lien avec les poursuites visant son père. Lamine Diack, soupçonné d’avoir fermé les yeux sur des cas de dopage, notamment d’athlètes russes, contre de l’argent, est doublement mis en examen en France pour corruption, corruption passive et blanchiment.
Selon plusieurs quotidiens privés dont L’As, Le Populaire et La Tribune, Papa Massata Diack a été entendu pendant plus de six heures mercredi, par la Sûreté urbaine dans le cadre de l’enquête sur cette affaire de corruption à l’IAAF.
D’après L’As et La Tribune, la convocation et l’audition de Papa Massata Diack par la police sénégalaise n’ont cependant pas été motivées par le mandat d’arrêt français à son encontre.
"Selon des sources dignes de foi, le procureur de la République (de Dakar), Serigne Bassirou Guèye, s’est autosaisi dans cette affaire", affirme L’As.
"Le dossier de Papa Massata Diack a été instruit par le Procureur de la République de Dakar, Serigne Bassirou Guèye, qui s’est autosaisi dans cette affaire. C’est d’ailleurs lui qui a actionné la Sûreté urbaine", écrit également La Tribune.
D’après Le Populaire, M. Diack "retournera à la police pour +une seconde relecture+ de son procès-verbal d’audition qui devrait être transmis par la suite aux enquêteurs français via Interpol". Aucune date n’a été précisée.
Dans une de ses rares interview accordée à la radio privée RFM le 22 décembre, Papa Massata Diack s’était dit prêt à répondre à la justice, mais au Sénégal. "Je suis citoyen sénégalais, mais pas citoyen français", avait-il dit.
En janvier, le gouvernement sénégalais avait exclu l’éventualité de
l’extradition vers la France de Papa Massata Diack.
"Nous n’extraderons jamais un Sénégalais. Cela n’est point un droit à l’impunité", avait affirmé le Premier ministre sénégalais, Mahammad Boun Abdallah Dionne, devant les députés le 21 janvier.
cs/jcp