Une visite de terrain effectuée hier dimanche 14 février 2016 sur la boucle 90 de Dakar a permis au ministre de l’Energie et du développement des énergies renouvelables Thierno Alassane Sall d’appréhender les vrais problèmes de la Senelec. Il ressort de cette visite, de manière succincte un déficit de personnel hautement qualifié sur les matériaux disponibles, la vétusté de certains matériaux et l’absence d’équipements de contrôle pointus pour corriger les impairs.
De 900 heures de coupures en 2011, le Sénégal est passé à 60 heures de coupures en 2015. Ce qui constitue une amélioration substantielle. En revanche, le problème est loin d’être réglé. Une visite de terrain organisée hier dimanche 14 février 2016, sur la boucle 90, englobant les postes de contrôle du centre ville, de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, de l’Aéroport Léopold Sédar Senghor, de Patte d’Oie et du poste de transformation de liberté 6B dernièrement vandalisé, a permis au ministre de l’Energie et du développement des énergies renouvelables, Thierno Alassane Sall de comprendre, qu’en dépit des moyens colossaux injectés par l’Etat pour rendre le système moins contraignant, la note était loin d’être satisfaisante.
Faisant le point sur la boite, en présence du directeur général de la Senelec Mouhamadou Makhtar Cissé, des différents responsables du système de gestion et d’exploitation, Abdoulaye Dia, secrétaire général de la Senelec a étalé tous les compartiments du système qui impactent négativement la boite.
De cet exposé, il dénote il «un manque de personnel qualifié dans l’ingénierie des marques comme Siemens, Areva, Alstom, ABB (Asea brown boveri), Schneider, dû aux appels d’offre. Ce qui conduit inéluctablement à un manque de survivance, et de perte de temps lorsqu’on suit dans certains cas les procédures réglementaires de passation des marchés publics, faisant perdre plus à l’Etat parce que obligée (Senelec) de louer du matériel pour régler une question ponctuelle; le suivi et la formation permanente des hommes, puisque le système est évolutif.
Mieux, le dispatching pose problème parce qu’obsolète (Sénégal) et les pays comme le Mali et la Mauritanie auxquels nous sommes connectés n’en disposent pas. C’est ce qui explique le délestage constaté la semaine dernière. Donc, nous nous voyons bien mais les autres n’ont pas de visibilité et ce fait extérieur est difficilement compréhensible par les consommateurs lorsqu’un cas se produit. Au niveau local, lorsqu’il y a délestage le redémarrage prend du temps, faute de matériels de secours, manque de matériel de géo-localisation pour intervenir.
Par conséquent, si les clients n’appellent pas sur le numéro vert (33 867 66 66) nous ne sommes pas à mesure d’intervenir en temps opportun. A côté de cela, l’intervention tardive des agents parce que la circulation dans Dakar pose problème, s’y ajoute également le manque d’équipement qui permettent de voir ces milliers de postes de basse tension dans les quartiers», a développé le Sg.
Bref, autant de problèmes d’ordre structurels et organisationnels en interne et en externe auxquels fait face la Senelec.
«Donnez-nous les moyens…»
A la suite de cette communication, le Dg de la Senelec dira qu’ «il faut impérativement valider le plan d’actions prioritaire de 3 ans déjà validé en interne, si nous voulons avoir des résultats satisfaisants. Car, c’est seulement sur les résultats que nous seront jugés». Par conséquent, «donnez-nous les moyens et les sénégalais jugerons. Nous n’avons nullement peur de la transparence», a lancé Mouhamadou Makhtar Cissé.
«Les fossoyeurs seront traqués et punis»
«L’Etat a significativement appuyé la Senelec et va poursuivre la dynamique. Parce qu’en définitive ce n’est pas de l’argent perdu. Il y aura retour sur investissement sur les populations en termes de pouvoir d’achat et inéluctablement sur l’économie», a dit le ministre. Toutefois, «j’en appelle les populations à veiller à ce qu’il n’y ait plus de postes vandalisés. Car, elles sont les premières à subir les dégâts collatéraux. Par conséquent, chaque citoyen doit être une sentinelle pour ces infrastructures qui coûtent pas moins de 25 millions l’une», a indiqué Thierno Alassane Sall, tout en précisant que les fossoyeurs seront traqués et punis par la loi.