Les réformateurs du Pds envisagent trois options pour s’affirmer dans le landerneau politique et sceller leur rupture avec le camp de Wade. Une décision dans ce sens interviendra en mars prochain.
Modou Diagne Fada et Cie poursuivent leur rébellion contre le camp de Abdoulaye Wade. Mais à l’évaluation faite samedi lors de la conférence de la fédération nationale de ses cadres animée par Alioune Souaré, les réformateurs pavoisent. «C’est une bataille de communication gagnée», déclare Fada. L’heure est à la réflexion sur la stratégie de démarcation à adopter après l’exclusion prononcée du leader des réformateurs. Le président du groupe parlementaire des Libéraux et démocrates, désigné par le Bureau de l’Assemblée nationale, peaufine donc une riposte qui n’épargnerait pas Abdoulaye Wade. Trois options sont au menu de cette cuisine interne aux réformateurs.
Il s’agit premièrement de «foncer vers le congrès du Parti démocratique sénégalais en réunissant les deux tiers des fédérations internes du parti, renouveler les secteurs, les fédérations, les sections et aussi le poste du secrétaire général national et les autres instances nationales». Une voie que Fada jugeait «périlleuse» lors de son passage à l’émission «Sans détour» de SenePlus.com, en fin janvier dernier. Cette éventualité pourrait ressembler au schéma d’And jëf/Pads devant aboutir à deux têtes et même, par extension, à la bataille autour de la paternité du parti.
Deuxièmement, il est question «d’’attendre la veille des élections législatives pour emprunter des récépissés de parti et lancer une coalition électorale». Le président du Conseil départemental de Kébémer est «sûr et certain» qu’il sera tête de liste aux prochaines Législatives. Ce devrait être donc une liste qui va se frotter au Pds et imposer un test de légitimité comme l’avait tenté Pape Diop et sa coalition Bokk gis gis.
Enfin, les réformateurs n’excluent pas de «créer un parti politique d’obédience démocratique, réformatrice et libérale pour pouvoir prendre en charge les préoccupations des Sénégalais». Et ce serait la rupture organique avec Wade et ses proches. En même temps, une occasion pour Fada de récupérer ses «actions» comme l’avaient fait Idrissa Seck, puis Macky Sall. C’est d’ailleurs l’hypothèse la plus plausible puisque Fada ne cache pas son ambition qui est, «comme celle de tout homme politique sérieux, d’occuper le palais présidentiel». Pour toutes ses trois options, les réformateurs annoncent une décision définitive «certainement d’ici le mois de mars».