L’Agence UMOA-Titres a procédé la semaine dernière à la publication du calendrier annuel des émissions de titres publics des Etats de l’UEMOA à savoir le Bénin, le Burkina, la Côte d’Ivoire, la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger, Sénégal et le Togo. Ce programme décrit le volume d’intervention de chacun des 8 Etats de l’Union en fonction des instruments et du compartiment du marché où ces titres sont émis. Il est élaboré en collaboration avec les Etats sur la base des programmes indicatifs tirés des lois de finances et des plans de trésorerie.
Ce programme annuel 2016 prévoit des émissions pour un montant total de 3.408,6 milliards de FCFA contre 3.304,29 milliards FCFA en 2015 (hors eurobonds) soit un montant en légère hausse de 3,2%. Cette stabilité traduit l’ancrage des marchés financiers dans le financement des budgets des Etats de l’Union. En effet, depuis sa création et tout particulièrement depuis 2012, les Etats de l’Union ont décidé de faire du marché régional des titres publics une source de financement privilégiée.
Selon ce programme 2016, l’ensemble des émissions déclarées devraient se faire sur le marché régional. En effet, aucune opération n’est prévue sur le marché international, actuellement marqué par un resserrement des conditions de crédit et une forte volatilité réduisant grandement l’intérêt de ce type d’opération.
Il apparait donc que 2.688.6 milliards seront à émettre par voie d’adjudication et 720 milliards par voie de syndication en 2016 en hausse de 33.2% par rapport à l’année 2015. Les émissions par voie de syndication comprennent un emprunt d’obligations islamiques (Sukuk) prévu par la Côte d’Ivoire pour un montant de 150 milliards FCFA.
Au titre de cette année 2016, cette planification fait ressortir une répartition respective entre emprunts obligataires et émissions à court terme de 68% et 32% du montant total à mobiliser, contre 66% et 34% en 2015. Ce qui confirme la tendance observée d’une prépondérance de plus en plus importante des émissions de longues maturités.
Cette tendance devrait se traduire par un rallongement de la durée de vie moyenne des titres qui devrait passe de 3,18 années en 2015 à 4,03 années en 2016.
Le rallongement de la durée de vie moyenne de la dette de marché, est en lien avec les besoins de financement à long terme issus des importants programmes d’investissements mis en œuvre dans le cadre des plans de développement des Etats de l’Union.
En même temps, les Etats devraient procéder à des remboursements au titre du service de la dette pour un montant de 2.179 milliards. Cela induit un financement net par les marchés qui devrait se situer à 1.230 milliards de FCFA au profit des budgets des Etats de l’Union.
La finalité de ce calendrier annuel des émissions des titres publics est d’apporter une meilleure visibilité aux acteurs du marché mais également de participer aux efforts de transparence et de développement du marché financier régional.
R. K ( source Agence UMOA-Titres)