Ce n’était pas une conférence de presse. Mais, lors de sa rencontre avec les journalistes accrédités à la présidence de la République, le Président Macky Sall est revenu sur les menaces jihadistes, les rapports entre la presse et le pouvoir.
La lutte contre le terrorisme est une question nationale. En marge de la cérémonie de présentation des correspondants de presse à la présidence de la République, le chef de l’Etat a insisté sur le rôle que doivent jouer les médias pour éviter de faire l’apologie du terrorisme à travers le traitement de l’information ou l’utilisation des illustrations. «Je voudrais vous inviter à tenir compte du fait que tout relais peut être une source de propagande», avance le chef de l’Etat. Il a regretté la diffusion d’interviews de jihadistes présumés qui menacent le Sénégal. «Nous ne sommes pas plus exposés que les autres pays», a soutenu le chef de l’Etat. Selon lui, «personne ne peut prévenir cela. (Même) si certains médias internationaux pensent que le Sénégal est la cible d’une menace importante ou imminente. Tous les pays sont menacés. Il est inacceptable de faire croire à l’opinion que le Sénégal est l’objet d’une menace imminente», condamne Macky Sall.
Aujourd’hui, le chef de l’Etat avance que les Etats doivent faire preuve de «résilience» en matière de lutte contre le terrorisme. «Cela veut dire, a-t-il expliqué, que les pays doivent avoir la capacité de faire face et de se relever lorsqu’ils sont frappés par des attentats terroristes», suggère Macky Sall.
Augmentation de l’aide à la presse
Lors de cette rencontre, le chef de l’Etat a aussi mis l’accent sur les relations que doivent entretenir les médias qui doivent garder «leur indépendance» et les pouvoirs publics. «Les rapports entre le pouvoir et la presse ne sont pas forcément antagoniques. Chacun doit évoluer (…) avec ses spécificités, la presse avec son indépendance. Mais la presse doit également, sur certains aspects, travailler et collaborer avec les pouvoirs publics comme dans les domaines de la sécurité et de la lutte contre le radicalisme», propose le chef de l’Etat. Il ajoute : «Nous sommes au service des populations, nous avons besoin de porter notre message. Et nous avons besoin également d’éclairer l’opinion sur les questions qui se posent à notre pays. Donc, nous devons avoir une conception positive de notre collaboration. Nous sommes une maison de verre. C’est cela notre engagement.» Même s’il admet évidemment que tout ne peut être divulgué : «Vous savez que dans le cadre de la gestion d’un Etat, tout ne peut pas être étalé sur la place publique. Mais nous veillerons à ce que tout ce qui est information essentielle soit portée à votre connaissance, sans entrave.»
Par ailleurs, le chef de l’Etat a annoncé l’augmentation de l’aide à la presse pour assurer l’indépendance et l’autonomie des médias.