Dans la dernière partie de l’entretien que nous a accordé le directeur des Infrastructures au ministère des Sports, Cheikh Sarr annonce la pose de la première pierre de l’Arène nationale entre fin mars et début avril. En même temps, il invite les sportifs milliardaires, les collectivités locales ou encore le secteur privé à aider l’Etat dans le domaine des infrastructures.
A quand la pose de la première pierre du Palais des Sports ?
Le Palais des Sports est un projet du chef de l’Etat qui lui est cher mais aussi pour les Sénégalais. Nous avons reçu l’entreprise qui est chargée de réaliser cette infrastructure. Le ministre a reçu le responsable ici avec le Directeur général de l’Apix et Seydou Sy Sall qui est chargé du Pôle Urbain de Diamniadio. Nous avons tenu une réunion et l’entreprise a présenté le projet après avoir rencontré le chef de l’Etat, le Premier ministre et le ministre des Finances. Le site a déjà été localisé et le projet validé. On attend le retour de l’entreprise pour procéder à la pose de la première pierre et démarrer les travaux. Les travaux doivent se dérouler sur 12 mois. L’entreprise connaît bien le pays et nous pensons même que les délais vont être réduits. Au début, on disait 16 mois et ce sont eux qui ont construit le Centre International Abdou Diouf. Ils ont trois projets : un hotel à côté et le Centre d’Exposition dont parlait le Premier ministre. Donc, c’est un package qui est là et vraiment, nous pouvons dire que c’est une infrastructure de dernière génération que nous avons là.
A quand le début des travaux ?
On va démarrer dans le premier trimestre et je pense que cela va se terminer en 2016 Inchallah.
Et pour l’Arène nationale ?
L’Arène nationale a démarré.
Malheureusement, il n’y a toujours rien qui est sorti de terre depuis l’annonce du démarrage des travaux ?
Pour l’Arène nationale soyez rassuré. Nous avons signé le contrat d’exécution avec l’entreprise qui est chargée de réaliser ce projet. C’est une entreprise chinoise qui connaît bien l’Afrique. L’entreprise a même dépêché une équipe technique sur place. Ils ont fini toutes les études et ont même démarré avant-hier (en milieu de semaine dernière, Ndlr) les travaux de désherbage parce qu’il y avait un ravin qui les retardait un peu. Ce ravin était profond de deux mètres et était difficile de le remblayer. Hier (jeudi dernier), nous avons rencontré l’équipe technique qui était déjà sur place.
Et pour la pose de la première pierre ?
Pour la pose de la première pierre, nous pensons faire ça en fin mars, début avril. Et comme nous l’avez suggéré le premier ministre, nous allons saisir le chef de l’Etat pour poser la première pierre de cette importante infrastructure. Vous allez assister dans les semaines à venir au démarrage des travaux, tout est en place et les approvisionnements commencent à venir. Ils ont même chargé les engins qui doivent faire le travail. Il y a des engins qui sont positionnés en Afrique. Pour l’Arène nationale, dans un ou deux mois, vous allez voir les démarches.
Nous avons constaté que vous privilégiez le gazon synthétique
Nous avons constaté qu’au Sénégal l’entretien de nos stades posait toujours un problème. Chaque année il fallait reprendre les pelouses, car l’entretien du gazon naturel est un peu difficile et les charges très élevées. Ces dernières années, ce n’est pas seulement au Sénégal mais partout dans le monde, le gazon synthétique a fait son éruption en tant que folie de la Fifa et a commencé à inonder le monde et nous ne sommes pas en reste. C’est cher mais si c’est bien entretenu, la durée de vie est meilleure que le gazon naturel.
Cela demande tout de même un certain suivi
Justement ! Il faut une formation des gestionnaires des infrastructures. C’est une nécessité. Cela m’amène également à parler de la gratuité au niveau des infrastructures. Je ne dis pas qu’il faut les louer, mais que les gens puissent penser au moins à la contribution des charges. Il faut que les responsables des Collectivités locales puissent prendre conscience de la prise en charge des assiettes dans le cadre des aménagements, des lotissements… Malheureusement, on privilégie dans certaines contrées, la construction de maisons, d’immeubles,… Il n’y a plus d’aires de jeu. Nous recevons énormément de demandes pour des stades, des aires de jeu, des projecteurs, du gazon synthétique,… Et quand on budgétise le tout, cela fait 600 millions Cfa. Le sport est une compétence transférée. On ne peut pas tout attendre de l’Etat central. Les budgets ne sont pas élastiques. Nous avons un projet en termes d’appui aux initiatives des collectivités locales. Nous sommes en train de voir si ce sera possible cette année.
Au-delà des collectivités locales, l’idée interpelle également le secteur privé
C’est un aspect important également. D’ailleurs, j’en avais parlé à l’assemblée générale du football. Je ne parle pas des Sénégalais qui ont les moyens, mais particulièrement des sportifs. Il y a combien de professionnels qui ont été milliardaires ou qui ont gagné beaucoup d’argent, je n’ai vu personne d’entre eux investir dans ce domaine. Je veux parler de l’entreprenariat sportif. C’est vrai qu’il y en a qui font des efforts, mais il faut comprendre qu’aujourd’hui, le sport présente beaucoup d’avantages sur le plan économique, autant que le secteur du bâtiment, le secteur industriel. Pourquoi ne pas construire une salle de basket, une piscine et l’exploiter. Les entreprises, les sociétés peuvent également intervenir dans ce domaine. Il y a des entreprises qui doivent pouvoir accompagner l’Etat dans la construction d’infrastructures.
Est-ce qu’il n’y a pas d’inconvénients concernant la pelouse synthétique si on veut organiser des compétitions de grande envergure ?
Vous avez raison c’est pourquoi le ministre plaide pour qu’on puisse trouver du gazon naturel dans les autres stades. Quand il a fallu réformer le stade Lat Dior de Thiès, il a insisté pour qu’on y mette du gazon naturel. Nous allons aussi construire un stade à Diamniadio. Tout cela fait partie des projets, je vais y revenir et je pense nous allons y mettre du gazon naturel. Je pense que vous avez raison, il faut équilibrer et mettre du gazon naturel dans certains stades. A Maniang Soumaré de Thiès, il y a du gazon naturel et peut-être il y a d’autres stades qu’on pourrait reprendre et y mettre du gazon naturel. Il faut noter aussi le stade Alassane Djigo que nous sommes en train de reprendre. Et si vous allez là-bas, vous verrez l’avancement des travaux. Il fallait ajouter une tribune et réfectionner l’ancien, reprendre la pelouse et mettre une grille de protection afin d’augmenter la capacité d’accueil. Les projets concernent aussi les régions, juste pour faire comprendre aux gens que les choses ne s’arrêtent pas seulement à Dakar. Nous avons des projets dans toutes les localités du Sénégal, notamment des aires de jeux. Nous faisons des interventions et des arènes de lutte aussi, parce qu’à Fatick nous avons un projet d’arène de lutte en cours et je pense que dans les jours à venir, nous allons réfectionner cette espace de lutte.
Pour les projets à court et long terme
Pour les projets à long terme parce que le Palais des Sports est à court terme, mais au niveau de Diamniadio, nous avons des projets très intéressants. Nous avons l’hippodrome national que nous voulons construire et les études sont déjà faites. Le projet est en cours. Il y a aussi les Lycées sportifs que nous allons créer pour que les sportifs, qui sont dans les enceintes scolaires et qui ont du talent, puissent avoir des instituts sports et études. L’Etat pourrait accompagner les meilleurs sportifs à ce niveau. Il y aura aussi une deuxième Piscine olympique à Diamniadio. On peut aussi citer le Parcours de Golf et le Champ de tirs. Et nous allons programmer une visite avec monsieur Seydou Sy Sall, le délégué au Pôle Urbain de Diamniadio. Il a été reçu par le ministre. Cela nous permettra de sécuriser les sites pour pouvoir réaliser d’ici 2019, toutes ces infrastructures. Et ça c’est un objectif car le Sénégal depuis les Can 1992 chez les séniors, U20 et U23 et le championnat de basket n’a pas organisé de grandes compétitions alors que c’est un grand pays touristique. Nous devons penser à l’organisation de grandes compétitions et d’événements sportifs, comme les Jeux Africains, la Can senior et d’autres. Et pour cela, il nous faut avoir des infrastructures de qualité. Les hautes autorités du pays comprennent cela.
Et quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans ce nouveau domaine ?
Je ne peux pas parler de difficultés en étant un fonctionnaire. Je dis en tant que tel que je vais là où le service demande. Quand le besoin se fait sentir quelque part, on n’a pas à demander à être là. L’autorité a pensé que nous pouvons accompagner et nous sommes là… Comme nous avons eu à le faire ailleurs parce nous avons aussi occupé d’autres postes comme au niveau de la Daps (Direction des activités physiques et sportives). Même si on trouve des difficultés, notre rôle reste de les régler et d’en faire des opportunités pour tous.
Donc dans les 4 ou 5 ans, on pourra avoir un bilan positif côté infrastructures
Je ne parle même pas de 5 ans, mais d’ici un an et je pense qu’on va vous donner rendez-vous tous les trimestres pour voir l’état d’évolution. Et je vous le dis, le ministre est très ambitieux pour cela et vous avez vu depuis son arrivée, tout ce qu’on est en train de faire au niveau des infrastructures. Il comprend que si on veut faire un sport de qualité et de haut niveau, il faut des infrastructures de qualité. Il comprend aussi qu’il n’y a pas que le sport de haut niveau qu’on doit satisfaire au Sénégal. Il faut aussi descendre au niveau des communes, des départements et de toutes les localités, créer des aires de jeux et permettre aux jeunes de s’adonner au sport de leur choix. C’est ça notre credo. Je vous donne rendez-vous d’ici un, deux ou trois ans, nous allons transformer le paysage infrastructurel au niveau sportif du Sénégal.
Dans cette politique, le Cneps de Thiès a besoin d’être rénové, d’autant plus qu’il reçoit régulièrement les sportifs de toutes les disciplines.
Vous avez raison. Nous dépensons beaucoup d’argent pour le regroupement de nos équipes dans les hôtels alors que le sport, ce n’est pas les hôtels. Mais nous avons le Cneps de Thiès et nous avons d’autres structures comme le Centre de développement technique de Touba Dialaw que l’Etat a accompagné. Mais nous avons aussi un projet de rénovation très cher au ministre, c’est-à-dire la rénovation du Cneps de Thiès. Le Cneps, nous voulons en faire un Centre de formation au métier du sport, mais aussi un Centre d’hébergement des sportifs. C’est un projet qui est déjà là. Le Cneps est déjà un centre de formation, mais nous voulons améliorer le plateau en ayant quand même un centre d’accueil de qualité qui pourrait accueillir pourquoi pas les Equipes nationales. Les équipes font là-bas leur préparation et l’avantage du Cneps, c’est qu’il y a les infrastructures à proximité. Il y a une salle de basket, un dojo, une salle de gymnastique et un terrain de football gazonné. Nous avons programmé cette semaine de démolir la tribune qui représente un danger et nous pensons d’ici l’année prochaine, remettre une nouvelle tribune, reprendre le terrain et avec le projet de rénovation du Cneps, avoir quand même le premier centre d’hébergement et de formation sportif au niveau du Sénégal pour amoindrir les coûts.