Nouveau directeur des Infrastructures au ministère des Sports depuis octobre dernier, Cheikh Sarr entend poursuivre la politique de son Département dans ce domaine, en innovant et en mettant sa touche personnelle. Le Quotidien a fait avec lui le «tour des stades».
Quel est aujourd’hui l’état des lieux au niveau des infrastructures sportives ?
Aujourd’hui au niveau des régions, nous avons les stades régionaux, avec le programme que le gouvernement du Sénégal a entrepris avec les partenaires de la République populaire de Chine depuis 2007. Cela nous a permis de réhabiliter onze stades régionaux. Il reste trois régions pour trois stades : Kaffrine, Kédougou et Sédhiou. Justement concernant Sédhiou, le chantier est en train de suivre son cours et d’avancer. L’entrepreneur avait un petit retard sur le chantier, mais après notre réunion de la semaine passée, le chantier va reprendre à partir de cette semaine parce qu’il a reçu tous les plans. Le travail va reprendre pour Sédhiou où il y a deux stades : un stade municipal, ça c’est un vieux projet. Ce n’est pas la même chose que le stade régional. Ça c’était Sédhiou en tant que commune. Aujourd’hui, Sédhiou va bénéficier d’un stade régional, comme Kaffrine, comme Kédougou. Nous avons programmé une visite avec le ministre dans ces régions. Le ministre m’a demandé la semaine passée de prendre contact avec les gouverneurs des régions, les chefs de service régionaux mais aussi nos responsables locaux de ces régions pour qu’on puisse définir les assiettes foncières qui ont été réservées pour ces infrastructures. Nous allons nous déplacer dans ces régions incessamment pour tenir des Crd et voir comment démarrer le programme. Je dirais que d’ici quelques semaines, les études architecturales vont être lancées. Après cela, l’appel d’offres va être lancé. D’ici le deuxième semestre de 2016, nous pensons pouvoir démarrer les travaux dans ces trois stades.
Au niveau des travaux de réhabilitation, il a y deux stades, Demba Diop et Léopold Senghor, qui intéressent beaucoup les Sénégalais. Parlons d’abord de Demba Diop…
Vous vous rappelez, il y a quelques années, il y avait des réserves de la Confédération africaine de football (Caf) et ces réserves portaient plus sur trois éléments essentiels : la pelouse, l’éclairage et les vestiaires. Aujourd’hui, je dirais que les réserves portant sur les deux premiers éléments ont été levées. Aujourd’hui quand vous rentrez dans Demba Diop, vous avez envie de vous coucher sur le gazon (synthétique). Concernant l’éclairage, il y a un à deux mois nous sommes intervenus.
Même s’il reste encore… (il coupe)
Oui aujourd’hui nous sommes à 70% de ce qu’on voudrait faire du point de vue de l’éclairage. Il y a des approvisionnements que nous attendons pour pouvoir renforcer l’éclairage. L’entreprise est toujours sur place pour pouvoir continuer de travailler en ce sens. Au niveau des vestiaires, il y a une semaine, nous avons reçu une visite d’un commissaire de la Caf. Il y a l’équipe de Génération Foot qui doit jouer un match de Coupe d’Afrique. Ils veulent jouer au stade Demba Diop et la Fédération avait demandé une dérogation. Lors de sa visite, le commissaire de la Caf a été satisfait. Aujourd’hui, les travaux ont démarré, les vestiaires vont être remis à neuf ainsi que tout ce qui concerne la plomberie, l’éclairage. Ce seront des vestiaires modernes. Il y aura même des brasseurs d’air avec des toilettes modernes et des casiers. Nous avons pris des engagements avec l’entrepreneur pour fournir tous ces travaux dans un délai court. Dieu merci il y a une trêve. Et je pense qu’avant la reprise du championnat, les travaux seront terminés à Demba Diop.
Il y aussi notre stade national, Léopold Sédar Senghor…
Justement, j’allais en parler. Nous avons eu à faire beaucoup d’interventions au niveau du stade Léopold Sédar Senghor depuis l’arrivée du ministre Matar Ba. Avec la sanction que le stade a encourue, nous avons eu une intervention de choc qui fait que la sanction a été levée permettant au stade d’être aux normes. Vous avez vu que le gazon a été repris depuis l’année passée, l’éclairage a été renforcé. On ne parle plus d’éclairage au niveau de Léopold Senghor, ça c’est important. Maintenant Léopold Senghor se présente très bien. Nous devons seulement compléter nos travaux. Tout ce qui reste maintenant, c’est essayer d’aménager le terrain annexe qui a un gazon de qualité. Parce qu’aussi le terrain annexe est souvent utilisé lors des grandes compétitions comme terrains d’entraînement. Ça peut aussi servir pour les petites catégories et les matchs amicaux. Maintenant, nous allons éclairer le terrain annexe, nous allons mettre aussi des grillages. Ça c’est pour sécuriser le terrain et les ballons. L’idée serait aussi d’avoir des sièges partout au moins au niveau de toute la tribune couverte et annexe. Nous avons prévu cette année de renforcer les sièges. Je ne dis pas que nous allons renforcer pour les 60 mille places, mais au moins renforcer un certain nombre de sièges. Ça aussi fait partie de nos projets. Néanmoins, il y a beaucoup de choses à reprendre au niveau du stade pour essayer d’améliorer un peu le cadre. Au niveau du Sénégal, il faut dire qu’on commence à comprendre que les stades aujourd’hui ne doivent plus être seulement un lieu pour venir regarder un match et partir ou venir faire son jogging et partir. Notre conception des stades, c’est d’en faire de véritables espaces de vie et d’affaires. Que les parents qui arrivent avec leurs enfants puissent au moins suivre leurs activités à l’aise, en toute sécurité, et permettre à leurs enfants aussi de pouvoir s’adonner à d’autres activités.
L’autre gros souci et qui occupe l’actualité, c’est le morcellement du parking du stade Senghor. Qu’attend le ministère des Sports pour réagir par rapport à cette situation ? (L’entretien s’est tenu avant l’arrêt des travaux par le maire de la Patte d’Oie).
C’est une situation un peu compliquée. Parce qu’effectivement, le stade Léopold Sédar Senghor est un stade qui appartient à tous les Sénégalais et c’est une fierté je dirais même du pays. Donc nous devons tous travailler à gérer cette infrastructure. Concernant la question sur la réserve foncière, je pense que c’est une question un peu difficile. Parce que pour ce qui est de la réserve foncière, l’aliénation date de 2000, avec l’arrivée de promoteurs immobiliers. Mais aussi d’autres promoteurs privés. Même le lycée d’en face c’était la réserve du stade. Il y avait même un vieux projet là-bas avec l’idée de construire l’arène nationale. Maintenant concernant le site où il y a un projet immobilier, cela date de 2007 et nous n’étions pas là. Nous avons hérité de ça cette année. Quand le ministre est arrivé, il a fait ce qu’il devait faire, c’est-à-dire saisir les autorités qui avaient en charge ce dossier notamment le ministère du Budget. Le ministre des Sports avait demandé à l’entrepreneur d’arrêter les travaux. Nous en sommes là. Et c’est vous qui m’apprenez que ça continue. Nous sommes en train de suivre le dossier avec beaucoup de tact. Vous savez nous sommes un Etat. Un Etat ne réagit pas de manière spontanée. Toutes nos actions doivent être étudiées. Et nous sommes en train de prendre cette question à bras-le-corps. Soyez rassuré que le ministre en personne suit le dossier. Je parle avec lui tout le temps. Nous suivons le dossier.
Pouvez-vous être plus précis par rapport à la gestion de ce dossier ?
Comme vous je l’ai dit, pour l’affaire du parking du stade Senghor, nous sommes en train de prendre des dispositions. Mais ce que nous sommes en train de faire, on ne va pas le dire. Le droit de réserve ne nous permet pas de donner certaines informations ou de dire la conduite à tenir. Mais de manière très responsable, nous sommes en train de suivre ce dossier. Vous savez les questions foncières sont des questions très difficiles au niveau du Sénégal.
