L’ex-ministre conseiller du chef de l’Etat a déclaré hier, une semaine après son limogeage, avoir «souffert» à la présidence de la République. Amsatou Sow Sidibé, qui dénonce «l’absence de cadre d’expression», reste «politiquement libre» et «ouverte à ceux qui veulent une vraie rupture».
C’est une Amsatou Sow Sidibé très décontractée, sourire aux lèvres, qui a été accueillie par ses militants à sa sortie de son salon. Emmitouflée dans un boubou bleu, lunettes bien ajustées, elle a été ovationnée par ses proches qui scandaient : «Amsatou, cent convictions !» Dopée par ce tonnerre d’applaudissements, la présidente de Car Leneen, assise au milieu de ses collaborateurs devant une table faisant face à la presse, déclare : «J’ai souffert à la présidence de la République. Voilà tout ce que je puis vous dire. Je n’ai pas de rapports heurtés avec le président de la République. Mais il y a un désaccord profond parce qu’il n’y a pas de cadre d’expression. Et, Dieu sait que je lui ai fait plus de 100 notes. J’ai voulu rester fidèle à mes principes et convictions : la vérité, la sincérité, la rupture.» Le professeur a rappelé avoir pris position sur différentes questions d’actualité, «forte» de son «expertise juridique». Elle affirme avoir quitté la présidence de la République suite à un «désaccord profond» dû à «l’absence d’un cadre de concertation» favorable à une «collaboration fructueuse». «Ceci a été le catalyseur de ma communication. Aujourd’hui, je suis politiquement libre. Et j’ai servi mon pays avec détermination, loyauté, dévouement et abnégation», estime-t-elle. De l’avis de Mme Sidibé, quand certaines situations se présentent, les personnes de «mauvaise foi» cherchent toujours des alibis. Elle rejette en bloc toute «forme de rumeurs» : «Je n’ai jamais demandé au président de la République de me nommer au poste de ministre de la Justice. En revanche, je lui avais suggéré de valoriser les institutions qui s’occupent des droits humains, c’est-à-dire l’économie, l’environnement,… Mes bras sont ouverts à tous ceux qui pensent qu’on peut travailler pour une vraie rupture.» Interpellée sur la possibilité de rejoindre le cadre de l’opposition, l’universitaire a rétorqué qu’elle est en pleine réflexion pour le Sénégal. «Est-ce que je suis membre de Benno bokk yaakaar ? Wait an see», lance-t-elle sur son avenir dans la mouvance présidentielle.