La réception du Conseil national de la jeunesse, hier au Palais, a servi de tribune au président de la République pour expliquer son projet de réforme constitutionnelle.
Le président de la République s’avance un peu plus sur la tenue du référendum. Mais entretient toujours le flou sur la date. Hier, à l’occasion de la réception des membres du Conseil national de la Jeunesse, Macky Sall a indiqué que le jour du référendum va être fixé après ‘’vulgarisation des éléments de la réforme’’. Selon lui, ceci se fera dès la publication de l’avis du Conseil constitutionnel. Il affirme que toutes les innovations proposées dans le projet visent à consolider l’Etat de droit. ‘’Au-delà des débats ambiants, le plus important est de renforcer notre démocratie’’, a-t-il lancé à l’endroit des jeunes.
Le Chef de l’Etat a expliqué ensuite point par point la quintessence de sa réforme. Il regrette toutefois d’être mal compris par certaines personnes. ‘’Je ne suis pas dans un processus d’accaparement des pouvoirs. Au contraire, je les donne. C’est dommage que cela soit masqué par le débat ambiant autour de 2017 ou 2019. Le débat en cours va être tranché bientôt’’, a-t-il promis. A ses yeux, l’essentiel est la réduction de la durée du mandat et sa limitation dans le temps. ‘’Le projet prévoit le départ du Président après deux mandats consécutifs. Maintenant, celui-ci pourra toujours reconquérir le pouvoir. Vouloir revenir est une chose, mais revenir en est une autre’’, a-t-il avancé sur un ton amusé. L’accaparement du pouvoir, explique-t-il, génère une situation où le peuple aura du mal à reprendre sa souverainté.
Pour le chef de l’Etat, le renforcement des pouvoirs de l’Assemblée nationale et de son Président est une innovation importante dans le fonctionnement des institutions de la République. ‘’Une démocratie parlementaire doit avoir le plein contrôle sur le travail de l’Exécutif. L’évaluation des politiques publiques est une dimension essentielle’’, a-t-il ajouté. Avec la désignation de certains membres du Conseil constitutionnel par le Président de l’Assemblée nationale, soutient-il, le Chef de l’Etat n’aura plus un pourvoir ‘’exclusif’’ de proposition et de nomination.
S’agissant des formations politiques, le Président a insisté sur la nécessité de réduire le nombre des partis au Sénégal en redéfinissant les critères. ‘’180 partis dans un pays, C’est trop. Dans les grandes démocraties, il y a peu de formations politiques’’, a-t-il déclaré en raillant le manque de visibilité de certains petits partis. ‘’Il faut organiser tout cela dans un esprit républicain’’, a indiqué Macky Sall.