Déposé le 8 janvier, le préavis de grève des syndicats d’enseignants a expiré aujourd’hui. En Assemblée générale, ce samedi à Thiès, le Grand cadre «A» des syndicats d’enseignants annonce une grève d’avertissement le 17 février prochain.
Le Grand cadre «A» des syndicats d’enseignants concrétise ses menaces : débrayage le 17 février prochain, suivi d’une grève de 24h. C’est le premier plan d’action d’avertissement retenu par le Grand cadre des syndicats d’enseignants au terme d’une Assemblée générale tenue ce samedi dans la cité du Rail. Selon le coordonnateur dudit Cadre, «le préavis de grève a expiré sans qu’il y ait une rencontre avec les ministres à qui le président de la République avait donné des directives. Et ce n’est que le 3 février dernier que la ministre de la Fonction publique nous a répondu pour dire qu’elle a reçu notre préavis de grève, pourtant déposé depuis le 8 janvier».
Fort de cela, dit Mamadou Lamine Dianté, «dans nos syndicats respectifs, le principe d’aller vers la grève a été retenu. Idem pour les camarades de Thiès et partout ailleurs à travers le Sénégal. Nous allons donc vers un premier plan d’action, mais cela va être un plan d’action d’avertissement. Puisque nous allons convoquer très rapidement le comité scientifique du grand Cadre, et très certainement, nous allons décréter, aux alentours du 17 février, au moins, un débrayage suivi d’une grève de 24h. Ce sera une grève d’avertissement». Une proposition retenue à Thiès, selon le leader national du Syndicat autonome des enseignants du moyen-secondaire et du Cadre unitaire syndical de l’enseignement moyen et secondaire (Saems-Cusems), et qui sera partagée au sein du comité scientifique du grand Cadre.
L’autre décision prise par les syndicats concerne les redéploiements des enseignants opérés par les académies. «L’ensemble des syndicats sérieux ont décidé de demander aux enseignants, au nom du principe de la gestion démocratique du personnel et au nom de la préservation des acquis du mouvement syndical, de rester en poste et de ne pas déférer à un quelconque ordre de service, de continuer avec les emplois du temps qu’ils ont obtenus, mais également avec les classes qu’ils ont tenues et les postes de surveillance qu’ils ont occupés depuis le début de l’année.» Maintenant, indique M. Dianté, «s’il y a une nouvelle donne, qu’on revienne à l’orthodoxie». Il s’agit, fait-il savoir, «d’appeler les représentants des enseignants pour partager avec eux avant de prendre une quelconque décision». D’autant que le coordonnateur du Grand cadre «A» se dit d’avis qu’il ne s’agit pas de «redéploiements», mais d’actes qui visent plutôt à «supprimer purement et simplement le mouvement national. Nous avons compris que depuis l’avènement de Serigne Mbaye Thiam au ministère de l’Education nationale, il y a une seule chose qui le hante, c’est la gestion démocratique du personnel. Tour a tour, il a, d’autorité, supprimé la commission des cas sociaux et des rapprochements de conjoints, a déconnecté le mouvement des inspecteurs du mouvement national au point qu’aujourd’hui, il a réussi à instaurer dans le ministère de l’Education, une logique de vassalisation des inspecteurs d’académies». Sans manquer, fait remarquer M. Dianté, «de demander à ce qu’on supprime la commission du retour de stage pour que désormais tout enseignant qui vient en position de stage soit, à la fin de ce stage, affecté selon les besoins du système, comme s’il venait de sortir d’une école de formation». Aujourd’hui, «ce qui lui reste, c’est supprimer purement et simplement le mouvement national. Cela est inacceptable», informe le syndicaliste en chef selon qui, Serigne Mbaye Thiam n’a qu’un seul rêve : «casser le mouvement syndical et mettre au pas les enseignants. Il veut, aujourd’hui, que l’école soit sens dessus-dessous». Et d’avertir : «Tous les acteurs du système éducatif doivent prendre leurs responsabilités. S’ils ne le font pas, nous les enseignants, nous le ferons.» Mamadou Lamine Dianté rappelle que «la gestion démocratique du personnel est un acquis du mouvement syndical obtenu de haute lutte depuis 1989. On doit maintenant la consolider et la renforcer», a-t-il laissé entendre.