Le directeur général de la Santé, le docteur Pape Amadou Diack, a prôné, jeudi, à dakar, une "démarche multisectorielle" pour mieux lutter contre le cancer, une maladie qui dépasse selon lui le seul domaine de la Santé.
"La lutte contre le cancer doit impliquer d’autres secteurs, notamment la société civile, les populations elles-mêmes et les partenaires du ministère de la Santé et de l’Action sociale" a-t-il soutenu.
Le directeur général de la Santé intervenait lors de la cérémonie officielle commémorant la Journée mondiale du cancer, sur le thème "Nous pouvons, je peux".
Selon le docteur Diack, "tous les types de cancer" se retrouvent au Sénégal, avec 6.800 nouveaux cas attendus chaque année. "En 2010, a-t-il relevé, 1697 cas de cancer avaient été enregistrés dans les établissements publics de niveau 3 de Dakar".
L’ensemble des catégories d’âge sont concernées, ce qui fait que l’oncologie pédiatrique, par exemple, prend "une place de plus en plus importante dans les services de pédiatrie", a expliqué M. Diack.
Les cancers de l’enfant, en particulier, sont caractérisés par "une forte mortalité surtout dans les pays émergents", a indiqué le directeur général de la Santé.
L’activité d’oncologie a été formalisée en 2000, par la création d’une unité d’oncologie pédiatrique à l’Hôpital Aristide Le Dantec, ce qui a facilité la prise en charge de 215 enfant dans cette unité pédiatrique, en 2013, a-t-il fait savoir.
Des résultats encourageants ont été obtenus dans ce cadre, avec des taux de survie allant de 51% à 74% pour certains cancers, une preuve de la faisabilité de la prise en charge, selon le docteur Diack.
Si l’on en croit le directeur général de la Santé, une bonne surveillance des cas de cancer devrait permettre la mise en place de politiques de lutte adaptées.
Le cancer est une maladie qui touche un nombre croissant de personnes chaque année, a pour sa part relevé le représentant-résident de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le docteur Deo Nshimirimana.
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"Les femmes de la région souffrent ordinairement de cancers du sein et du col de l’utérus, tandis que les hommes ont des taux plus élevés de cancers du foie, de l’estomac, de la vessie, de la prostate, du poumon et de la gorge", a-t-il noté.
Il a ainsi exhorté les gouvernements à "intensifier leurs efforts en prenant des mesures concrètes pour réduire les décès prématurés et améliorer la qualité de vie, ainsi que le taux de survie des patients".
"Il importe que l’accent soit mis sur le renforcement des moyens de dépistage, de diagnostic précoce et de traitement des cancers, afin d’accroitre la sensibilisation des populations sur les facteurs de risque", a dit le représentant-résident de l’OMS au Sénégal.