Le ministre du Renouveau urbain, de l’Habitat et du Cadre de vie, Diène Farba Sarr réplique aux accusations du maire de la ville de Dakar, Khalifa Ababacar Sall. Lors d’une conférence de presse de «clarification» hier, mercredi 3 février, Diène Farba Sarr a déclaré que les projets d’aménagement des places de l’Indépendance et de la Nation (ex-Obélisque) de la ville, de Dakar sont «fictifs, chimériques et relèvent de la politique politicienne». Donc, «pas réalisables de sitôt».
La bataille par presse interposée pour le contrôle des places, de l’indépendance et de la Nation (ex-place de l’Obélisque), opposant le ministère du Renouveau urbain, de l’Habitat et du Cadre de vie à la ville de Dakar, est loin de connaitre son épilogue.
En effet, à la suite de la sortie du maire socialiste de Dakar, Khalifa Sall, le mardi 2 février dernier pour assurer qu’il ne cédera pas d’un iota, une portion de compétences que la loi lui confère dans le cadre de ses fonctions de maire de Dakar, Diène Farba Sarr est monté à son tour au créneau, pour répliquer.
Lors d’une conférence dite de la «clarification» hier, mercredi 3 février, dans les locaux de son département, Diène Farba Sarr a tout simplement déchiré les projets d’aménagement des places, de l’indépendance et de la nation de Khalifa Sall.
Selon lui, ces projets sont «fictifs, chimériques et relèvent de la politique politicienne». Donc, «pas réalisables de sitôt», tranche-t-il. Pour cause, le ministre Diène Farba Sarr soutient que ces projets «distillés dans les réseaux sociaux par de simples maquettes» par la ville de Dakar ne respectent pas l’orthodoxie en la matière. Et Diène Farba Sarr de relever, entre autres, l’absence du montant de 4 milliards annoncé par la ville de Dakar pour financer ces projets dans le budget 2016 de la ville, l’absence d’un appel d’offres pour le choix de l’entreprise devant conduire les travaux, l’inexistence d’étude d’impact environnemental et social mais aussi d’autorisation de construire auprès des services compétents de l’État pour ne citer que ceux-là.
Outre, ces manquements, le ministre du Renouveau urbain, de l’Habitat et du Cadre de vie, toujours dans cette communication pour justifier le bienfondé de son action sur ces sites, a également cité un certain nombre de textes juridiques. Il s’agit notamment du décret d’attribution des missions de son département signé par le chef de l’État, le Code des collectivités locales et le statut de ces places. «La Place de l’Indépendance relève du domaine public artificiel qui est l’œuvre de l’homme par exemple les routes, les ponts, les rails, etc. Sa gestion relève de l’État conformément aux dispositions du Code du domaine de l’État, reprises par celles du Code général des Collectivités locales (Cgcl)», confie-t-il. Ces deux textes précisent sans équivoque que le “le domaine public artificiel est géré par l’État ‘article 299 du Cgcl). L’État peut, cependant transférer cette compétence aux collectivités locales : ce qui n’est pas le cas de cette place», a-t-il expliqué. S’agissant de la place de la Nation (ex-place de l’Obélisque), Diène Farba Sarr souligne qu’elle fait partie des places et sites classés, Monuments historiques aux termes de la Loi n°71-12 du 25 janvier 1971 fixant le régime des monuments historiques et celui des fouilles. À ce titre, précise-t-il, «aucune construction ne peut être édifiée sur ce site sans l’autorisation expresse du ministère de la Culture».
Lequel ministère a déjà donné son feu vert au Ministère du Renouveau urbain, de l’Habitat et du Cadre de vie par lettre n° 2633 du 9 septembre 2015, dans le cadre de son projet d’aménagement.
Selon lui, c’est au regard de ces éléments, mais aussi d’un constat du niveau d’entretien très en deçà de la stature de ces places, dressé à la suite d’une visite organisée sur les deux sites que l’État, à travers son ministère, a pris la décision d’agir.
Toutefois, le ministre Diène Farba se dit disposer à ranger dans les tiroirs son projet au profit du plan d’aménagement de la ville de Dakar si et seulement si, Khalifa Sall lui fournit toutes les preuves.