Mame Moussé Mbengue voulait se rendre en Belgique y rejoindre son amant. Pour cela, il a pris l’attache d’Ibrahima Tall qui devait se charger du mystique. Ils se sont retrouvés hier devant le tribunal pour le vol d’un montant de 5,15 millions F Cfa.
Après plusieurs années de collaboration, Mame Moussé Mbengue avait fini par gagner la confiance de son oncle Idrissa Mbengue. Qui le chargeait d’aller déposer les gains de la semaine à la banque. Il y a quelques jours, l’oncle lui a demandé d’aller verser la somme de 5,15 millions dans les comptes de l’entreprise. Plusieurs minutes plus tard, il est revenu lui dire qu’il y avait du monde dans l’établissement bancaire et proposait d’y retourner en début d’après-midi. Plus tard dans la journée, le jeune Mbengue appela son oncle pour lui dire qu’il avait pu déposer l’argent dans le compte. Qu’il allait lui remettre le reçu du versement en début de semaine. C’était le vendredi, à la Médina.
Le lundi suivant, non seulement l’oncle n’a pas vu le reçu de versement, mais son neveu ne s’est présenté au travail. Il a décidé de porter l’affaire au niveau de la brigade des affaires économiques de la Division des investigations criminelles (DIC). Les enquêteurs, après une semaine de filature, sont parvenus à mettre la main sur Mame Moussé Mbengue qui était en train de se la couler douce dans un appartement huppé de la cité Keur Gorgui. Arrêté et acheminé manu militari dans les locaux de la DIC, il a mouillé un certain Ibrahima Tall à qui il dit avoir remis une partie de l’argent pour qu’il lui cherche un marabout qui ferait taire son oncle sur cette affaire. Le sieur Tall fut arrêté.
‘’J’ai intégré le milieu homosexuel, depuis 2 ans’’
Lors de son audition Mame Moussé Mbengue a reconnu les faits. Il ne s’est pas arrêté en si bon chemin. L’argent, a-t-il confié, devait lui permettre de se rendre en Belgique pour y rejoindre son ‘’amant’’, un certain Jean. Il avait loué l’appartement dans le dessein de bien mûrir son plan. Selon ses dires, 2 millions ont servi aux frais de location de l’appartement, à sa nourriture, à la confection de son passeport. Le reste a été remis entre les mains de Tall pour le marabout. ‘’Je reconnais les faits qui me sont reprochés. Ce jour-là, quand je suis allé à la banque pour verser l’argent, Ibrahima Tall m’a fait savoir qu’il pouvait me mettre en rapport avec un marabout qui allait faire en sorte que cette question d’argent ne soit jamais évoquée. Pour cela, je devais lui remettre la somme de 300 000 F. Ce que j’ai fait. Je louais l’appartement à raison de 40 000 F par jour’’, avait ajouté M. Mengue.
Mais les policiers ne l’ont pas lâché. Pressé de questions, il a fini par donner le fin mot de l’histoire. ‘’En réalité, j’ai eu l’idée de me rendre en Belgique pour rejoindre mon fiancé homosexuel avec qui je suis depuis bientôt trois semaines. J’ai intégré ce milieu d’homosexuel, depuis 2 ans’’. Il a révélé qu’il ne lui reste que 3,5 millions qu’il a mis dans son compte personnel. Par contre, il a tenu à faire cette précision : ‘’C’est la première fois que je détourne l’argent de mon oncle.’’ Son acolyte Ibrahima Tall a lui confié aux policiers de la DIC que c’est Mbengue qui lui a demandé de lui chercher un marabout, car il voulait détourner l’argent de son oncle. Il lui a fait croire qu’il connaissait un marabout qui pourrait lui assurer la réussite d’une entreprise. Hier à la barre du Tribunal des flagrants délits, les deux ont réitéré les propos tenus à l’enquête préliminaire. Par contre, l’aspect homosexualité n’a pas été évoqué.
L’avocat d’Ibrahima Tall a révélé au tribunal que son client a été constant dans ses propos, et qu’il a remboursé une somme de 250 000 F Cfa. Qu’en plus, la partie civile a renoncé à sa plainte. Il a demandé la relaxe pure, étant donné que le cerveau de l’affaire, c’est Mame Moussé Mbengue qui a bien mûri son plan. Ce dernier a été présenté par son conseil comme un délinquant primaire qui n’a jamais eu maille à partir avec la justice. Il a demandé sa relaxe. Par contre, le Procureur a demandé à ce que Mame M. Mengue et Ibrahima Tall soient reconnus coupables et condamnés à des peines respectives d’un an dont 6 mois ferme et un an dont 3 mois ferme.
Le juge les a condamnés chacun à une peine de 5 mois assortie d’un sursis.