Le Secrétaire d’Etat auprès du Premier ministre chargé du suivi du Programme d’urgence de développement communautaire (Pudc) a fait hier une communication devant le Conseil économique social et environnemental. Souleymane Jules Diop a présenté les premières réalisations du programme à l’occasion de l’ouverture de la première session extraordinaire de l’année 2016 du CESE.
C’est en juillet 2015 que le président de la République Macky Sall avait lancé le Programme d’urgence de développement communautaire (Pudc). Quelques mois après, le Pudc commence à livrer ses résultats. C’est du moins l’avis du Secrétaire d’Etat auprès du Premier ministre chargé du suivi. Souleymane Jules Diop, qui était hier au Conseil économique, social et environnemental (CESE) pour faire une communication sur l’état d’avancement de ce projet, estime que le Pudc constituait une urgence pour faire face aux inégalités qui existent dans le pays et venir en aide à une population rurale qui, malgré son rôle, a toujours été oubliée.
L’ancien Secrétaire d’Etat chargé des Sénégalais de l’extérieur pense ainsi que Macky Sall, alors candidat à la présidentielle de 2012, a répondu, à travers le Pudc, à une promesse de campagne. C’est-à-dire venir en aide à une population rurale qui vit de l’agriculture, de l’élevage et dépourvue d’infrastructures sociales de base. L’objectif majeur étant de venir à bout d’une pauvreté qui est plus qu’une réalité dans le monde rural malgré les politiques menées par les autorités.
Parmi les résultats déjà enregistrés, Souleymane Jules Diop cite, devant les membres du Conseil économique, social et environnemental, une trentaine de forages en construction dans les villages. Il rappelle que de 1960 à 2012, un peu moins de 1 000 forages ont été construits au Sénégal. Le Pudc entend ajouter à cette liste 198 nouveaux sites d’adduction d’eau. Après l’hydraulique rurale, il y a les pistes de production. D’après le Secrétaire d’Etat, 3050 pistes seront réalisées à terme. Pour le moment, 35 km sont déjà finalisés et 615 km démarrés.
Le Programme d’électrification rurale veut toucher 1 000 villages sur ces deux ans (2016-2017). Pour cet aspect, c’est le Pudc et l’Agence sénégalaise d’électrification rurale (Aser) qui unissent leurs forces. Selon M. Diop, sur les 1 000 villages visés, le Pudc va en faire 410. Le Pudc, c’est aussi la mise en place d’équipements de production agricole et l’appui à la promotion de l’entrepreneuriat rural. Toutes ces actions déjà menées sur le terrain poussent le conseiller économique, social et environnemental, Cheikh Diop, à dire qu’il est un militant du Pudc parce que ce programme répond à deux exigences majeures qui lui paraissent importantes : son action contre les inégalités et les respects des promesses électorales. Toutefois, il souhaite que le CESE soit associé dans l’évolution des projets du programme avec à la clé des visites sur le terrain. Aujourd’hui, Souleymane Jules Diop reste convaincu que ‘’la vie des populations est en train de changer petit à petit’’ et ‘’l’espoir renaît’’ dans ces localités défavorisées.
‘’New deal à la sénégalaise’’
Le Programme d’urgence de développement communautaire, c’est plus de 522 milliards de F CFA dont la mise en œuvre sera assurée par le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud). Le secrétaire d’Etat auprès de Mahammad Boun Abdallah Dionne explique aux conseillers que dans la première phase, c’est l’Etat du Sénégal qui a injecté 113 milliards de F CFA pour le démarrage des projets. Aujourd’hui, dit-il, le Pudc commence à susciter de l’intérêt auprès des bailleurs de fonds. La Chine a apporté son soutien en plus de la Banque africaine de développement qui a donné un appui budgétaire à l’État.
D’autres partenaires, informe-t-il, tapent à la porte pour apporter leur contribution. Grâce à ces soutiens, la Casamance qui avait déjà un programme qui lui est propre est aujourd’hui intégrée dans le Pudc. À ceux qui doutaient de la pertinence d’un tel programme dans la lutte contre les inégalités, Souleymane Jules Diop rappelle que le Pudc est le ‘’New Deal’’ à la sénégalaise qui commence à intéresser beaucoup de pays, notamment le Bénin, le Togo qui comptent s’inspirer de l’expérience sénégalaise.