L’institut sénégalais de recherche agricole (ISRA) a lancé, mardi à Dakar, un projet de production en masse de poissons mâles de l’espèce des tilapias pour les acteurs de la filière piscicole.
Le projet vise le transfert de technologies et la diffusion de ses acquis auprès des acteurs de la filière piscicole comme l’Agence nationale d’aquaculture (ANA), l’Agence nationale d’insertion et de développement agricole (ANIDA) et les promoteurs privés de la vallée du fleuve Sénégal.
"La technologie utilisée par le projet vise l’inversion sexuelle des femelles en mâles en intégrant l’hormone méthyltestotérone dans l’alimentation des alvins tilapias", explique la note de présentation remise à la presse.
"La production de super mâles YY se fera par hybridation génétique de la souche du fleuve Sénégal du tilapia", ajoute la note.
Le projet financé par le Fonds national de recherches agricoles et agro-alimentaires (FNRAA) pour une durée de 2 ans sera exécuté par le Centre de recherches océanographiques Dakar-Thiaroye (CRODT/ISRA), une structure de l’ISRA.
Pour le directeur scientifique de l’ISRA, El hadji Traoré qui présidait la cérémonie de lancement, "ce projet d’une importance capitale va contribuer à la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations de la vallée du fleuve Sénégal, dans le contexte du Plan Sénégal émergent".
"Dans les conditions actuelles d’exploitation, les pêcheries sénégalaises ont atteint leurs limites objectives et ne peuvent plus offrir de larges perspectives en termes d’augmentation des volumes destinés à la satisfaction des besoins en protéines animales de la population sénégalaise", a-t-il souligné.
De l’avis du directeur scientifique de l’ISRA, "l’aquaculture, par le biais d’une production soutenue, est l’une des alternatives qui permettent de réduire la pression de la pêche sur les ressources en poisson, tout en assurant la demande des marchés nationaux et internationaux".
Selon les statistiques, la production aquacole totale au Sénégal n’a pas dépassé pas 1500 tonnes en 2015.