Le président de la Fédération sénégalaise des associations de personnes handicapées (FSAPH), Yatma Fall, a plaidé, dimanche, pour la suppression des villages de reclassement social destinés aux personnes affectées par la lèpre.
"Nous devons continuer de nous battre pour le respect des droits des personnes affectées par lèpre", a-t-il avancé lors de la cérémonie officielle de commémoration de la Journée mondiale de lutte contre la lèpre.
L’édition 2016 porte sur le thème "Tous pour un dépistage précoce de la lèpre et le changement du statut et du cadre de vie dans les villages de reclassement social."
La préservation des personnes affectées par la lèpre passe par la suppression des villages de reclassement social et l’abrogation de la loi correspondante, a indiqué Yatma Fall
"Cette loi est discriminatoire et il n’y a plus de raison qu’elle soit encore de vigueur", a estimé M. Fall, rappelant que celle-ci a été votée dans les années 70.
"La meilleure manière de guérir une personne atteinte d’une telle maladie est de la sociabiliser. Le reste, ce sont les aspects médicaux qui sont accessible aux malades", a-t-il fait valoir.
Selon M. Fall, la lutte contre lèpre a enregistré "des progrès notables dans le domaine médical". "Cette maladie n’est plus considérée comme un problème de santé publique mais plutôt comme un problème social", a-t-il ajouté.
Ces progrès médicaux sont dus à la disponibilité de la polychimiothérapie, "un traitement efficace qui permet de guérir la maladie sans mutilation", a-t-il expliqué.
Si l’on en croit Farba Lamine Sall, directeur de cabinet du ministre de la Santé et de l’Action sociale, la loi sur les villages de reclassement social est en révision pour passer à l’Assemblée nationale.
"Le texte est en préparation. Il va passer à l’Assemblée nationale en vue d’une accélération du processus pour que cette revendication soit réglée définitivement", a-t-il indiqué.
La politique des pouvoirs publics vise dans ce domaine à "mettre l’accent sur la dimension sociale en facilitant l’insertion des personnes affectées par la lèpre", a-t-il soutenu M. Sall.
"Nous sommes en train de travailler" contre l’exclusion liée à la lèpre, afin qu’elle "soit reconnu comme une maladie comme les autres et qui peut être guérit", a-t-il assuré.