Le Groupe de travail des Nations unies a confirmé hier le caractère «arbitraire» de la détention de Karim Wade, condamné à 6 ans ferme pour enrichissement illicite.
Le Groupe de travail de l’Onu revient à la charge. Après avoir recueilli les plaidoiries des avocats de l’Etat du Sénégal en septembre dernier, il a confirmé hier la position qu’il avait émise en avril 2015. «Le Groupe de travail se tient à son avis selon lequel la détention de Karim Wade est arbitraire», a déclaré son président, Seong-Phil Hong, dans une déclaration publique dont Jeune Afrique a eu copie. Avant d’ajouter : «Nous ne disposons d’aucune nouvelle information susceptible de nous amener à modifier cette décision.» Par conséquent, les experts onusiens appellent le gouvernement sénégalais à «prendre les mesures nécessaires pour remédier à la situation et la rendre conforme aux normes internationales des droits de l’Homme», rejetant au passage tout «conflit d’intérêts supposé» au sein du Groupe de travail.
Pourtant, du côté de l’Etat du Sénégal, on fondait beaucoup d’espoir sur le nouvel avis qu’allait rendre le Groupe de travail de l’Onu sur la détention arbitraire. En marge de la Conférence des ambassadeurs et consuls généraux tenue en décembre dernier à Dakar, le représentant du Sénégal auprès des Nations unies à Genève avait regretté toutes les «mauvaises informations» qui ont accompagné le premier avis. «Après l’émission de cet avis, les avocats de l’Etat sont allés rencontrer ce groupe. Et nous nous sommes rendu compte au cours de cet échange que le groupe a été induit en erreur. Beaucoup d’informations erronées leur ont été données. Et présentement, cet avis qui avait été émis par le groupe d’experts est en train d’être révisé. Et nous avons bon espoir que très bientôt la lumière sera faite sur cette affaire», déclarait Mame Baba Cissé.
En attendant, la défense de Karim jubile. Joint par Rfm hier, Me Seydou Diagne voit dans cet avis un «nouveau revers» de l’Etat du Sénégal. «Le Groupe de travail vient de rejeter la demande de révision formulée par l’Etat du Sénégal et ses avocats. Il vient également de confirmer que la détention de Karim Wade est totalement arbitraire», commente-t-il, exigeant par conséquent la «libération immédiate et sans condition» de son client. Pour rappel, Karim Wade, en détention, depuis avril 2013, a été condamné à 6 ans de prison ferme pour enrichissement illicite.