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Me Mame Adama Guèye sur l’indice de perception de la corruption: ‘’Il n’y a pas assez de sanctions’’
Publié le lundi 1 fevrier 2016  |  Enquête Plus
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© Autre presse par DR
Me Mame Adama Guèye, avocat d`affaires et acteur de la Société civile




Le mauvais classement du Sénégal dans l’indice de perception de la corruption ne surprend guère Me Mame Adama Guèye. L’avocat, membre de la cellule d’initiative de la plate-forme Avenir/Sénégal bi nu bëgg, est d’avis que la mise en place d’un certain nombre de dispositifs institutionnels pour lutter contre le fléau n’est pas accompagnée de sanctions.

Selon l’ancien bâtonnier, ce mauvais classement n’est rien d’autre que la conséquence de l’effet mécanique de la mise en place d’un certain nombre de dispositifs institutionnels comme l’Office national de lutte contre la corruption (Ofnac). D’où une certaine désillusion. ‘’Ce qui semble un léger frémissement, à cause de la mise en place de ces institutions, ne doit pas nous laisser penser que les choses vont mieux’’, a-t-il laissé entendre, en marge d’un point de presse tenu à Dakar et qui s’est appesanti sur les réformes institutionnelles proposées par le président de la République, Macky Sall.

‘’La mise en place des institutions est une bonne chose. Mais il faut voir ce que ces institutions font concrètement’’. Car, ‘’mises à part des réunions et l’organisation de la journée internationale de lutte contre la corruption, on ne sent pas ce que fait l’Ofnac’’, note Me Mame Adama Guèye qui estime que ‘’les Sénégalais sont conscients de l’existence de la corruption dans notre pays mais il se pose un problème de sanction par rapport aux incriminés’’.

Cela, d’autant qu’‘’il y a des mesures qui favorisent la corruption comme le système de marché public, le relèvement des taux du processus de demande de renseignement des prix, etc.’’. ‘’Il existait un seuil qui était de 15 millions, au-delà de cela, il fallait lancer un appel. Maintenant la demande de renseignement de prix peut aller jusqu’à 100 millions. C’est pourquoi le système fonctionne aujourd’hui tel que cela favorise la corruption. Ce sont des secteurs comme cela qui sont sensibles et on ne voit pas de progrès significatifs’’, révèle M. Guèye.

Selon l’ancien bâtonnier de l’ordre des avocats, ‘’il y a beaucoup de choses à faire dans le secteur de la corruption’’. Mais ‘’il n’y a pas de volonté politique forte à même de lutter contre ce fléau, parce qu’on ne voit pas assez de sanctions’’. ‘’Tant qu’on n’aura pas réglé les problèmes de la corruption, tous les efforts que l’on fera par rapport aux objectifs de l’émergence, au développement, ne seront pas atteints’’, prévient-il.
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