Les quotidiens reçus mercredi à l’APS ont largement commenté la liberté provisoire accordée mardi au coordonnateur du Parti démocratique sénégalais (PDS, opposition), Oumar Sarr, ainsi qu’aux jeunes libéraux.
Le responsable libéral est incarcéré depuis un mois pour faux, usage de faux et diffusion de fausses nouvelles dans le cadre de l’affaire de l’ancien président de la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF), Lamine Diack.
"Le régime lâche du lest", titre Enquête pour commenter la libération d’Oumar Sarr et des jeunes libéraux, incarcérés depuis un an pour incendie d’un bus de Dakar Dem Dik, la société de transport public.
"Pour le PDS, il n’est pas question de baisser les bras. Car même si une bataille est remportée, la guerre est loin d’être gagnée", relève le journal.
Les libéraux ont promis d’accentuer la lutte, de rendre leur parti plus agressif et de faire libérer Karim Wade, le fils de l’ancien président sénégalais, Abdoulaye Wade, le candidat du PDS à la prochaine présidentielle.
Le Populaire qui croit noter une décrispation entre le pouvoir et l’opposition, écrit "la justice desserre l’étau autour du PDS".
"La libération d’Oumar Sarr et de jeunes du PDS, participe à la décrispation de l’espace politique, aujourd’hui que le président Macky Sall a engagé des consultations tous azimuts sur les réformes constitutionnelles qu’il compte soumettre à la sanction du peuple sénégalais", analyse le journal.
Mais à peine libéré, "le coordonnateur du PDS, ainsi que ses camarades libéraux ont déclaré que le combat va continuer jusqu’à la libération de Karim Wade", renseigne Le Populaire.
"J’ai été injustement incarcéré, je suis dehors. Comme hier, je continue la lutte que nous avons engagée avec notre parti et tous les autres partis qui luttent contre le régime de Macky Sall", a-t-il déclaré dans ce journal.
L’As qui publie une photo de Oumar Sarr, les bras levés, en signe de victoire, écrit : "le pouvoir joue la carte de l’apaisement".
Selon le journal, tout laisse à penser que la libération mardi d’Oumar Sarr, de Victor Diouf, d’Ahmadou Bamba Bâ et de Toussant Manga, la semaine dernièrement est une volonté du pouvoir en place d’apaiser le champ politique.
Mais, le porte-parole de l’Alliance pour la République (APR, pouvoir), Seydou Guèye qui se prononce dans le même journal sur ces libérations, ne l’entend pas de cette oreille.
"Il n’est pas du ressort de la justice de régler l’apaisement du climat politique", a-t-il analysé les décisions prises par les juges à l’endroit des libéraux.
"C’est une étape d’une procédure judiciaire puisque la liberté provisoire est un principe général lorsque la justice n’a plus besoin de maintenir quelqu’un dans les liens de préventions", a expliqué Seydou Guéye dans l’AS.
Sur cette libération de "détenus politiques", Libération titre "Macky ouvre les prisons…", ajoutant que "seul Karim y reste".
Le journal a illustré sa page Une par des caricatures montrant des libéraux qui jubilent, tandis que le fis de l’ancien président observe derrière sa grille ses camarades qui sortent de la prison.
"Après la pluie d’arrestations, c’est le beau temps de liberté chez les libéraux !", s’exclame Le Témoin, qui écrit que "Macky Sall desserre l’étau autour des libéraux".
"Macky Sall est dans une situation de faiblesse. Les pressions sont tellement fortes qu’il ne tient plus à sa stratégie de réduire l’opposition à sa plus simple expression", a commenté le secrétaire national chargé des Sénégalais de l’extérieur au PDS, Saër Guéye, dont les propos sont repris par Le Témoin.