Le système d’assainissement de l’Onas, choisi par l’Aae comme modèle en Afrique en matière de gestion des déchets liquides, fait l’objet de partage d’un atelier en cours à Dakar depuis hier.
Dans le cadre de la gestion des déchets liquides, la majorité des populations africaines utilisent l’assainissement autonome alors que celui-ci n’est pas rentable selon des experts. Ce système, dont les failles occasionnent des conséquences environnementales et d’ordre sanitaire, mobilise beaucoup de ressources sans créer de recettes en retour, selon Alioune Badara Diop, Directeur général de l’Office national de l’assainissement du Sénégal (Onas). En fait, remarque le directeur exécutif de l’Association africaine de l’eau (Aae), les maisons sont dotées de fosses septiques qui, une fois remplies, sont vidangées et le contenu transporté dans de mauvaises conditions et déversé le plus souvent dans des endroits inappropriés. Ce qui n’est pas propice à la santé humaine. «Les enfants peuvent jouer à côté et contracter des maladies», déplore Silvain Usher. S’y ajoute le danger auquel le vidangeur est constamment exposé puisqu’il descend dans la fosse pour remonter les déchets. Pour l’Aee, il faut corriger ces insuffisances. «Agir de manière à ce que celui qui vidange ne soit plus obligé de descendre dans la fosse pour remonter les déchets. Il faut vidanger et transporter de manière saine et utiliser les espaces adéquats pour les déverser», exhorte Silvain Hucher, directeur exécutif de l’Aae, en marge d’un atelier de renforcement des partenariats des opérateurs d’assainissement en Afrique pour des investissements optimaux en infrastructures (Rasop). Il s’agit en outre, pour ces partenaires, de valoriser ces déchets en en faisant des engrais, de la biomasse, de l’électricité.
C’est dans ce cadre que l’Aae a initié le programme Rasop. Et l’Onas, qui est devenu une référence dans ce secteur en Afrique en matière de gestion des déchets liquides, a été choisi par l’Aae comme système modèle. Son expérience fait, depuis hier, l’objet de partage.
Selon Silvain Usher, l’Aae va utiliser les actions menées depuis un certain nombre d’années par l’Onas au Sénégal dans le cadre de la gestion des bouts de vidange, de l’assainissement autonome. L’enjeu pour l’Aae, c’est aussi d’arriver à rendre l’assainissement marchand, c’est-à-dire faire de l’assainissement une activité commerciale pour rapporter de l’argent à l’opérateur privé traitant. Ceci, pour résoudre définitivement les problèmes d’assainissement en Afrique.
Financé depuis trois ans, par la fondation Bill et Melinda Gates, le projet de restructuration du marché des bouts de vidange de l’Onas, dont les résultats sont l’objet de partage, consiste à organiser le secteur de l’assainissement autonome et à créer de la valeur ajoutée par la création et la valorisation des sous-produits. Au niveau national, l’Onas va disséminer ses résultats réalisés lors de la phase 1 du programme dans la banlieue dakaroise, notamment dans les départements de Pikine et Guédiawaye.