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Récupération politique : Ama Baldé recadre le maire de Pikine
Publié le mercredi 27 janvier 2016  |  Le Quotidien
Tournoi
© aDakar.com par DF
Tournoi TNT: Deux KO pour clore le spectacle
Dakar, le 24 Janvier 2016 - La troisième et dernière journée du Tournoi de la Télévision numérique terrestre (TNT) a vécu. Le lutteur Ama Baldé à la faveur de sa victoire contre Gouy-Gui en sort avec 9 points au total. La deuxième affiche a vu la victoire de Tapha Tine sur Zoss




Après avoir remporté le tournoi de la Télévision numérique terrestre (Tnt) grâce à sa victoire sur Gouye Gui qui lui a permis de réaliser un sans-faute avec trois succès en autant de sorties, Ama Baldé a décliné les raisons qui le poussent à défier Modou Lô, Lac 2 et Gris Bordeaux. Selon le fils de Falaye Baldé, son combat contre Modou Lô serait une des solutions à la crise qui frappe la lutte avec frappe. Par contre sa confrontation contre Gris Bordeaux participe à faire revivre les duels entre Pikine et Fass qui manquent aux amateurs. Trouvé hier chez lui à Pikine, le tombeur de Gouye Gui, Tapha Tine et Zoss est revenu sur son dernier combat de dimanche dernier à Demba Diop qui lui a permis de «décoder» la Tnt. Entretien.

Vous attendiez-vous à une victoire aussi facile face à Gouye Gui ?
Je m’attendais plutôt à un combat intense et spectaculaire. Les amateurs voulaient un combat plaisant. J’étais prêt à le leur offrir. Mais les choses se sont passées autrement. Je ne suis pas pour autant déçu de la tournure des évènements. Seule la victoire est belle ! Il n’y a jamais de petite victoire. Je la savoure donc à l’image des autres.

Pouvez-vous revenir sur ce combat ?
Au coup de sifflet de l’arbitre, j’ai vu mon adversaire se déplacer. Du coup, je n’ai pas hésité un seul instant à saisir cette opportunité qui s’est présentée à moi. Je crois que Gouye Gui ne voulait pas la confrontation. Il était conscient qu’il ne pouvait pas me battre. Avant le combat, il a été aperçu à plusieurs reprises au Rond-point Dominique pour jouer à la provocation. On n’est pas tombé dans son piège. C’est contre sa volonté qu’il a livré ce combat. Il sait que je suis plus fort que lui.

On a appris que votre adversaire était souffrant la vieille du combat ?
Les trois derniers jours avant le combat, Gouye Gui avait en effet un mal de dent. Faut dire que je n’avais pas intégré qu’il allait faire ses incantations. Je tiens aussi à préciser qu’il avait commencé à les faire bien avant le coup de sifflet de l’arbitre. Il a juste voulu faire du cinéma. C’est la seule alternative qu’il a trouvé pour abréger le combat et éviter une humiliation.

Comment comptiez-vous battre votre adversaire si le combat s’était normalement tenu ?
D’abord je me devais de finir en beauté le tournoi. Gouye Gui savait que j’étais mieux préparé que lui. J’ai mis six mois à préparer le combat au Sénégal alors que lui était aux Etats-Unis. Nous avions bien observé Gouye Gui pour avoir une idée de son état physique. J’avais décidé de le corriger avant de le battre. J’avais pris l’option de me bagarrer avec lui avant de lui dicter ma loi en lui imposant ma technicité. Et tout cela, dans un combat-éclair. Je m’étais préparé à ça.

Justement, comment jugez-vous la forme physique de Gouye Gui ?
Je dirais en toute franchise que j’étais surpris de voir mon adversaire afficher une forme physique moins fringante. Mon adversaire n’avait pas cette force physique nécessaire pour sortir victorieux de ce combat. Son buste et ses pieds n’étaient pas chargés. Si j’étais parvenu à le saisir, j’allais le battre en un clin d’œil. Je tenais à démontrer aux gens que c’est par péché de jeunesse qu’il m’avait battu en 2012. J’étais très concentré pour ce combat.

Quatre victoires d’affilée depuis le décès de votre père, Falaye Baldé. Parta­gez-vous l’idée selon laquelle cela a contribué à installer un nouvel état d’esprit chez vous ?
Le devoir qui m’incombe aujourd’hui est de poursuivre son œuvre de la meilleure des manières. C’est un ancien lutteur qui a réussi des prouesses dans l’arène. Si je me bats pour réussir ces performances, c’est pour faire en sorte que son nom reste à jamais gravé dans la mémoire collective de l’arène sénégalaise. Avant de me rendre au stade, j’ai prié sur la tombe de mon père et sur celle de mon grand-frère, Pape Baldé.

Après le tournoi Tnt, vous avez ciblé Modou Lô, Lac 2 et Gris Bordeaux. Pensez-vous avoir les outils pour entrer enfin dans la cour des grands ?
Je pense en avoir les moyens. Au-delà, je crois qu’une affiche avec l’un de ces trois potentiels adversaires constitue un moyen d’offrir aux amateurs un combat de haute facture. La lutte en a besoin. Nous le devons aux amateurs.

Pourtant votre défunt père n’a jamais souhaité votre combat contre Lac 2 ?
Si mon père n’a pas voulu de ce duel, c’est juste qu’il a toujours mis en avant les liens de parenté avec le lutteur du Walo. Malheu­reusement, Lac 2 n’a pas entretenu cela. Lors de mon premier combat contre Gouye Gui, Lac 2 l’a aidé sur le plan mystique. Je ne peux pas le considérer comme un parent, mais plutôt un adversaire.

Au-delà de votre père, votre frère, qui est votre bras droit, est également contre ce combat…
Je vous répète que Lac 2 fait partie de mes potentiels adversaires. Mon souhait est de me mesurer à lui. Ma famille ne va pas cracher sur des millions lorsqu’un promoteur viendra me proposer de gros cachets (rires). Je ferai tout pour convaincre mon frère.

Votre combat contre Modou Lô semble être le plus souhaité par vos fans. Pourquoi ?
La lutte est frappée de plein fouet par la crise économique. Mon combat contre Modou Lô va ressusciter la lutte avec frappe. Ce combat va relancer cette discipline qui nous est chère. C’est ce combat qui va créer le déclic en provoquant le retour des sponsors qui ont tourné le dos à la lutte. Ça va redonner vie à la lutte avec frappe. Il faut que Modou Lô le comprenne sous cet angle et qu’il accepte cette confrontation pour qu’on en fasse un grand évènement. Il y a un tournoi que l’on compte organiser en Gambie. Il se pourrait que Modou Lô soit coopté pour ce tournoi. Cela permettra de se racheter de la 3e journée du tournoi Tnt qui n’a pu se tenir chez le Président Yahya Jammeh. Je m’excuse auprès de mes supporters en Gambie.

Y a-t-il une envie de prendre votre revanche sur Modou Lô qui vous avait battu dans les Mbappattes (lutte sans frappe) ?
Bien sûr que oui ! Je veux prendre ma revanche sur Modou Lô comme j’ai réussi à le faire sur Gouye Gui. Je souhaite effacer cette défaite que Modou Lô qu’il m’avait infligée lors de mon premier combat dans les Mbappattes. Cela s’était déroulé il y a quelques années aux Parcelles Assainies. Prendre ma revanche constitue l’autre enjeu qui me pousse à le croiser. Pour la petite histoire, lorsque je rencontrais Modou Lô, j’étais footballeur dans mon équipe de quartier qui s’appelait Paris. J’évoluais au poste de latéral gauche. Je me suis engagé à lutter contre lui pour empocher une mise de 50 000 Cfa.

Parlons de Gris Bordeaux. Avant de le croiser, l’écurie de Fass vous impose de passer par son lieutenant Papa Sow…
Mon combat contre Papa Sow n’aura pas la même saveur que celui que je veux livrer contre Gris Bordeaux. Si à Fass il y a un lutteur qui devrait se mesurer à moi, c’est bien Gris Bordeaux. Si je réclame ce combat, c’est qu’il y a longtemps que les duels entre Pikine et Fass ne se sont pas tenus. Les amateurs ont envie d’en revivre. Ces duels participent à entretenir le flambeau de la lutte avec frappe.

Vous courez des risques face à un Gris Bordeaux considéré comme un redoutable cogneur, au moment où on vous trouve des lacunes sur le plan de la boxe…
J’invite un promoteur à organiser mon combat contre Gris Bordeaux. Et là, les gens sauront de quoi je suis capable. Consi­dérés comme de redoutables bagarreurs, Malick Niang et Tapha Tine n’ont pas pesé lourd face à moi...

Que diriez-vous de Serigne Dia Bombardier, le Roi des arènes ?
Je rêve d’être Roi des arènes un jour. Je suis jeune, j’en ai les capacités. Mais ma priorité reste ces trois adversaires précités à savoir Modou Lô, Lac 2 et Gris Bordeaux.

Comment appréciez-vous le soutien que vous a apporté Eumeu Sène lors de ce combat contre Gouye Gui alors qu’on disait qu’il y avait de problèmes entre vous ?
C’est un geste que je magnifie. Son soutien symbolise la solidarité qui devrait exister entre les lutteurs de Pikine. Eumeu Sène a été le premier à m’offrir une belle chemise. Il fréquentait notre maison. La rumeur a voulu nous désunir. Alors qu’il n’y a jamais eu de nuage dans nos rapports. Et d’ailleurs, je prie pour Boy Niang 2 et Bathie Séras afin qu’ils remportent leurs combats contre Garga Mbossé et Zarco.

Il se murmure que vous avez des reproches à faire au maire de Pikine ?
Je voulais juste dire au maire de Pikine, Abdoulaye Thimbo, que nous ne faisons pas de la politique. Au lieu de nous offrir des tee-shirts à son nom, nous préférons des tee-shirts à l’effigie de Pikine. Nous ne défendons que Pikine. En clair, nous ne n’avons pas besoin de tee-shirts à l’effigie du maire de Pikine. Nous ne faisons pas de la politique.
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