L’Etat du Sénégal et la banque africaine de développement (Bad) ont procédé hier, vendredi 22 janvier, à la signature de l’accord de financement du projet de réhabilitation de la route nationale N2 et le désenclavement de l’ile à Morphil. Pour un montant de 120 millions 810 Euros, soit environ 80 milliards de franc Cfa, ce financement de la Bad entre dans le cadre du projet d’infrastructures structurantes d’un coût total de 237 milliards de francs Cfa auquel participent d’autres bailleurs.
80 milliards de francs Cfa, c’est le montant global de l’enveloppe que la banque africaine de développement (Bad) a octroyé au Sénégal. La convention de financement de ce prêt a été signée hier, vendredi 22 janvier, par le Ministre de l’économie, des finances et du plan Amadou Ba et le représentant résident régional du groupe de la Bad au Sénégal Mamadou Lamine Ndongo. Ce financement de la Bad entre dans le cadre du projet d’infrastructures structurantes d’un coût total de 237 milliards de francs Cfa auquel participent d’autres bailleurs. « Ce projet consiste d’une part, à mettre aux normes la route nationale N2 par la réhabilitation de 137 Km de routes dégradées, l’aménagement et le butinage de 287 Km de route et d’autre part, à permettre le désenclavement de l’Ile à Morphil grâce au renforcement de 29 Km de routes et à la construction de 12 Km de voies urbaines », a fait savoir Amadou Ba, Ministre de l’économie des finances et du plan. Et de poursuivre ; « a cela s’ajoute l’aménagement de 100 Km de pistes rurales ainsi que la réalisation d’infrastructures sociaux économiques de base, de plateformes multifonctionnelles et de foyers améliorés au profit des femmes ».
Selon lui, ce projet en plus d’assurer une mobilité dans les régions du nord et de l’Est (Louga, Matam et Tambacounda), permettra de positionner la route nationale N2 comme un axe d’interconnexion stratégique tant sur le corridor Dakar-Bamaako par le Nord que la route eurafricaine Dakar-Nouakchott-Tanger-Madrid. Ce qui va améliorer sensiblement les échanges avec nos partenaires dans la sous région.
Il précise, par ailleurs, que l’objectif de ce projet à l’horizon 2020 est de baisser les coûts d’exploitation des gros porteurs, de réduire la durée des trajets de 6 heures 45 minutes en 2015 à 4 heures.
PSE : 54% DES ENGAGEMENTS DE LA BAD RESPECTES
En octroyant cet important financement, de 80 milliards de Francs Cfa , Amadou Ba déclare que le groupe de la Bad continue de tout mettre en œuvre pour respecter avant terme ses engagements financiers souscrits au groupe consultatif pour le financement du Pse tenu en février 2014 à Paris et qui portent sur un montant de 400 milliards de Francs Cfa.
« Avec cette nouvelle convention, le groupe de la Bad a approuvé des accords de financement de projets inscrits dans le plan d’action prioritaire du Pse pour un montant de 215 milliards 246 millions de Francs Cfa ce qui représente 54% des engagements financiers de la Bad au Pse »,se réjouit-il. Pour sa part, Mamadou Lamine Ndongo, représentant résident régional de la Bad au Sénégal indique que ce projet a été conçu selon une approche intégrée afin de maximiser son impact sur le développement et de promouvoir une croissance. Ce projet, dit-il, contribuera à l’insertion professionnelle des jeunes diplômés sur le marché du travail , à travers le recrutement sur une base concurrentielle de jeunes ingénieurs sans emploi et leur placement sur les chantiers du projet auprès des entreprises et des bureaux de contrôle des travaux.
MISE EN ŒUVRE DES OMD AU SENEGAL : Amadou Ba dresse un bilan mitigé
Le Ministre de l’économie, des finances et du plan Amadou Ba a présidé hier, vendredi 22 janvier , l’atelier de lancement du processus d’élaboration de la stratégie nationale de mise en œuvre des objectifs de développement durable au Sénégal (Odd). Profitant de cette occasion, Amadou Ba a dressé un bilan mitigé des objectifs du millénaire pour le développement (Omd) qui ont été adoptés par les 189 Etats membres de l’organisation des nations unies.
« Nous retenons un tableau de résultats mitigés des objectifs du millénaire pour le développement (Omd), en dépit des progrès tangibles enregistrés dans tous les domaines ». C’est globalement le bilan dressé par le Ministre de l’économie, des finances et du plan Amadou Ba sur les Omd adoptés il y a 15 ans de cela par les 189 Etats membres de l’organisation des nations unies à New York. Il s’exprimait hier, vendredi 22 janvier lors de l’atelier de lancement du processus d’élaboration de la stratégie nationale de mise en œuvre des objectifs de développement durable (Odd).
Selon lui, des progrès significatifs ont été enregistrés au cours de la période 2001-2015 , même si toutes les cibles ne seront pas atteintes. « Les résultats tendanciels montrent que le Sénégal s’est bien distingué dans la réalisation de trois Omd. Il s’agit de l’Omd 3 (autonomisation des femmes et égalité de genre) , de l’Omd 6 ( lutte contre le Vih Sida et les grandes maladies) et de l’Omd 8 ( mise à disposition de l’aide public et partenariats mondiaux »,a-t-il listé. En outre, il indique que des avancées significatives ont été enregistrées par rapport à certaines cibles , notamment dans l’élimination de la disparité entre les sexes dans l’enseignement primaire , secondaire et supérieur , dans l’amélioration du niveau de représentation des femmes au parlement , dans l’amélioration de l’accès des femmes à des actions économiques , dans la promotion des droits de l’homme . De même, ajoute-t-il, des progrès ont été réalisés dans la lutte contre la faim (Omd1) et la promotion de l’accès universel à l’eau potable en milieu urbain et rural de l’Omd 7. Par contre, l’argentier de l’Etat relève quelques insuffisances qui ont été notées dans la réalisation de l’Omd 2 (achèvement du cycle primaire), des Omd 4 et 5 (réduction de la mortalité maternelle et infantile) , de l’Omd 1 (réduction à moitié de la pauvreté) et de l’Omd 7 (accès universel à un système amélioré d’assainissement ).
Par ailleurs, Amadou Ba a fait part de l’engament du gouvernement à réduire le défi de la pauvreté. Et pour ce faire, l’Etat va inscrire nos efforts dans le cadre d’une stratégie globale de développement économique et social. Selon lui, l’accès en plein emploi ne peut aussi s’envisager sans une croissance forte dans les secteurs à coefficient de mains d’œuvre élevé et des mécanismes d’incitation et de correction du marché du travail.
A son avis, pour vaincre l’extrême pauvreté en milieu rural, il convient, entre autres, de réorienter les programmes et stratégies de développement, d’accroitre les activités génératrices de revenus en milieu rural, de réduire les inégalités de genre dans l’accès à la terre , aux intrants et à la formation.