Dakar (Sénégal) - L’ex-consultant marketing de la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF), Papa Massata Diack, objet d'un avis de recherche international d’Interpol à la demande de la France, ne sera pas extradé vers ce pays, a laissé entendre le Premier ministre du Sénégal, Mahammad Boun Abdallah Dionne
«Il existe une convention judiciaire entre le Sénégal et la France. Pour notre part, nous sommes prêts à respecter les termes mais je veux dire que les Etats qui se respectent et dans le droit international, il n'y a pas de cas encore trouvé qu'un Etat qui se respecte extrade ses concitoyens.
Cela n'existe pas. Donc, nous n'extraderons jamais un Sénégalais », a déclaré, jeudi, le Chef du gouvernement, répondant aux questions des députés.
Il est poursuivi par la justice française pour des faits de fraude, blanchiment d'argent et corruption dans le scandale de corruption et de dopage éclaboussant son père, l'ancien président de l'IAAF, Lamine Diack.
Le procureur national financier, Éliane Houlette, Papa Massata Diack, qui se trouve au Sénégal, a refusé de se présenter devant la justice française. Cité dans l'enquête judiciaire visant son père, Papa Massata Diack avait affirmé le 22 décembre qu'il était prêt à répondre à la justice, mais pas en France.
«Je suis au Sénégal, où il est (possible) d'envoyer une commission rogatoire. Je suis citoyen sénégalais, mais pas citoyen français», avait-il déclaré dans une interview, accordée à la radio RFM (privée).
Patron de l'IAAF de décembre 1999 à août 2015, Lamine Diack (82 ans), mis en examen par la justice française, en début novembre, pour corruption et blanchiment aggravé, est soupçonné d'être impliqué dans un réseau de corruption lié au dopage créé en 2011.
Evoquant cette affaire, le Premier ministre, il a dit «tout le respect» que les Sénégalais doivent avoir pour «cet imminent compatriote pour tout ce qu'il a fait dans ce pays et dans le monde du sport». « Aucune Nation qui se respecte n'a le droit de brûler ses stars.
En France, il existe des cas aujourd'hui, des anciens footballeurs (Michel Platini), aucune presse n'en parle, ces stars ont le soutien du peuple français. Pourquoi nous allons brûler nos stars ? Je pense qu'il y a quelque chose que nous devons revoir également dans notre psychologie collective », a conclu le chef du gouvernement.
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